Resté 27 ans à la tête du pays, M. Compaoré avait été chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire, le peuple burkinabè refusant de le laisser réviser la Constitution pour briguer un nouveau mandat.
Baptisée "Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale" (CODER), cette structure regroupe outre le CDP, l'Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), principal parti allié du pouvoir de Compaoré, la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), proche de Djibrill Bassolé, l'ex-chef de la diplomatie de Compaoré ou encore l'Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) de Me Hermann Yaméogo.
MM. Bassolé, actuellement emprisonné, et Yaméogo, sorti récemment de prison, sont tous deux inculpés pour leur implication présumée dans le putsch manqué de septembre 2015 contre le gouvernement de transition mis en place après la chute de M. Compaoré.
Le Faso autrement de Ablassé Ouédraogo, un autre ancien ministre des Affaires étrangères de Compaoré passé dans l'opposition avant sa chute est également membre de cette coalition. C'est le seul parti ayant activement pris part aux manifestations anti-Compaoré qui ont précipité sa chute à figurer dans cette coalition qui rassemble les partisans du régime déchu.
La CODER "est non seulement un cadre de dialogue, de concertation et d'action politique, mais également un cadre de recherche de la cohésion sociale, de l'unité et de la réconciliation nationale des Burkinabè", a déclaré Ablassé Ouédraogo, porte-parole de cette coalition.
Ce nouveau regroupement semble divisé l'espace politique burkinabè en trois groupes fondamentaux.
D'un côté figurent les partis politiques proches du pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré regroupés au sein de l'Alliance pour la majorité présidentielle constituée par une vingtaine de partis dits de gauche.
De l'autre côté on trouve les partis regroupés autour du chef de file de l'opposition Zéphirin Diabré, appelés Coalition pour le vrai changement qui comprend des libéraux et des progressistes. Et enfin, la CODER qui regroupe des socio-démocrates mais aussi des partis libéraux et des centristes.
Dans son "manifeste" fondateur, la CODER dénonce les problèmes sociaux, économiques mais aussi l'appareil judiciaire "qui est presque exclusivement formaté pour le châtiment des anciens alliés, aujourd'hui déclarés parias de la république".
Ses fondateurs ont lancé "un appel solennel" au président (Roch Marc Christian) Kaboré "pour l'ouverture d'un "dialogue national inclusif, seul chemin qui mène à la paix et à l'unité nationale, gage d'un développement inclusif et durable".
Avec AFP