Les 13 jeunes victimes avaient trouvé la mort, dans la nuit du 22 au 23 juillet, dans le commissariat de Chacona (quartier de Mpila).
Ils y avaient été placés en garde à vue après leur interpellation lors d'une opération de la police dans un quartier de Brazzaville pour "traquer des délinquants", avait à l'époque reconnu le gouvernement, tandis qu'une ONG avait évoqué des "corps baignant dans le sang".
Le commissaire principal de Chacona a été condamné à deux ans de prison ferme et son adjoint à trois ans ferme.Trois autres policiers ont pris douze mois d’emprisonnement ferme tandis que l’unique policière du groupe a été condamnée à douze mois de prison avec sursis.
Lire aussi : Six policiers jugés dans l'affaire des 13 jeunes morts dans un commissariat au CongoIls étaient jugés depuis octobre pour "homicide involontaire et non assistance à personne en danger" dans cette affaire où l’État congolais comparaissait comme "civilement responsable".
Concernant les indemnités des ayants-droits, la Cour a estimé ne pouvoir se prononcer, jugeant que "la faute est non détachable de l’administration", a expliqué le président de la troisième chambre de la cour d’appel Dan Dé Ibara Ibombo.
Les parents et leurs avocats s’attendaient à une indemnisation conséquente.
"Le tribunal a retenu la responsabilité pénale des prévenus; or la responsabilité pénale entraîne ipso facto la responsabilité civile c’est-à-dire la réparation du préjudice causé. Nous sommes très désolés du jugement rendu", a déclaré à l’AFP Me Steve Bagne avocat de la partie civile.
"Ce jugement est un deuxième deuil pour nous. Nous avons perdu une bataille judiciaire, mais nous allons faire appel", a-t-il dit.
Lire aussi : Les ONG réclament une enquête indépendante sur la mort des 13 jeunes tués par la police à Brazzaville"J’ai perdu l’unique enfant que j’ai mis au monde. Il a été tué alors qu’il serait candidat au baccalauréat cette année. Aujourd’hui la justice dit que nous ne serons pas indemnisés. Suis plus désolée", a lâché au bord des larmes une mère qui a requis l’anonymat.
Après le drame, le gouvernement congolais avait accordé deux millions de francs CFA (3.049 euros) par famille pour l'enterrement des victimes.
Dans un rapport publié en septembre, l'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH) affirmait que "ces jeunes avaient été torturés et exécutés" au commissariat de police.