Cela fait des mois que le pays vit une transition. Depuis la prise du pouvoir par les militaires en janvier, les professionnels de médias constatent des cas de restrictions de liberté des journalistes.
"S’il est vrai que nous n’avons pas enregistré des cas d’emprisonnement des journalistes dans l’exercice de leur fonction, nous avons cependant enregistré des cas de restrictions de libertés des journalistes", a dit Boundi Ouoba, Directeur de la rédaction du journal Le Pays. "Il faut que les médias puissent jouer leur rôle malgré le fait que nous soyons dans un État d’exception", a-t-il ajouté.
Lire aussi : La Namibie, havre de paix pour les journalistes, veut aller encore plus loinMême constat pour Boureima Ouédraogo, directeur de publication du bimensuel Le Reporter et président de la Société des éditeurs de la presse privée.
"Depuis que les militaires ont fait leur coup d’Etat, la plupart des audiences à Kosyam ne sont pas couvertes par les médias. On se contente de faire un communiqué qui nous est envoyé par la direction de la communication de la présidence du Faso. Les militaires choisissent eux-mêmes de faire le travail à notre place ", a-t-il déploré.
"Les différents classements de Reporters sans frontières au cours des cinq dernières années montrent à souhait que le Burkina, au niveau de la liberté de la presse, a été pendant longtemps premier de l’Afrique francophone, parmi les cinq premiers du continent. Et ce n’est pas rien", a expliqué Boureima Ouédraogo.
Les médias devraient pouvoir être un partenaire de premier choix surtout dans cette quête de sécurité selon Aubin Guébré, directeur de l’information de la télévision privée BF1.
"Le journaliste est perçu comme un dérangeur, un empêcheur de travailler en toute tranquillité", a-t-il dit.
" J’entends parfois des termes du genre : il faut faire du journalisme patriote. Un journaliste reste un journaliste. Un journaliste qui travaille de façon professionnelle, c’est-à-dire qui respecte les règles d’éthiques et déontologies de ce métier, c’est un journaliste patriote", a-t-il ajouté.
Ces professionnels de médias sont unanimes à dire que le Burkina perdra des points au prochain classement de Reporters sans frontières.
La semaine dernière, dans une déclaration conjointe, sept organisations professionnelles ont manifesté leur inquiétude sur des cas de restrictions des libertés de la presse.
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