Des progrès "urgents" nécessaires dans le processus de paix en Centrafrique selon Paris

Les habitants du quartier majoritairement musulman du PK5 manifestent devant le siège de la Minusca, la mission de maintien de la paix des Nations Unies en République centrafricaine, à Bangui, le 11 avril 2018.

La France a souligné lundi "l'urgence" à progresser dans le processus de paix de l'Union africaine en Centrafrique, après une nouvelle flambée de violences, et salué le transfert à la Cour pénale internationale d'un ancien chef de milices.

"Ces violences soulignent l'urgence de progresser dans la mise en œuvre de l'Initiative africaine de paix portée par l'Union africaine, et que la France soutient pleinement, en vue d'aboutir au désarmement effectif et à la démobilisation des groupes armés", a souligné la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

"Il est impératif que tous les groupes armés, à Bangui et dans le reste du pays, cessent toute forme de violence et d'activités déstabilisatrices, déposent les armes et s'engagent sans délai et sans condition dans le processus de paix", a ajouté Agnès von der Mühll.

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Des combats entre groupes armés ont fait au moins une quarantaine de morts jeudi dans le centre du pays, à Alindao, et un Casque bleu a été tué vendredi dans l'attaque d'une base avancée de la mission de l'ONU (Minusca) à Gbambia (ouest).

Les combats à Alindao ont opposé des milices antibalaka, autoproclamées d'autodéfense, à des combattants du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC).

La médiation de l'Union africaine (UA), lancée en juillet 2017 et soutenue par l'ONU ainsi que par les principaux partenaires de la Centrafrique, est critiquée par des diplomates et des observateurs pour sa lenteur et son manque d'efficacité.

Une médiation parallèle, très critiquée par Paris, a été initiée par la Russie chez son allié soudanais. Elle a réuni trois milices de l'ex-coalition à majorité musulmane de la Séléka ainsi qu'un groupe armé antibalaka, prétendant défendre les chrétiens, fin août à Khartoum.

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L'ex-chef de milices antibalaka Alfred Yekatom, élu député en 2016, a par ailleurs été remis samedi à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, une première dans ce pays ravagé par des violences meurtrières depuis 2012.

"La France réitère tout son soutien à la Cour pénale internationale pour juger, dans un délai raisonnable, des crimes de guerre et crimes contre l'humanité allégués", a souligné la porte-parole du Quai d'Orsay.

La quasi-totalité de la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés. Ce pays de 4,5 millions d'habitants est classé parmi les plus pauvres au monde mais est riche en diamants, or et uranium.

Avec AFP