Des réfugiés soudanais dans les ténèbres d'un camp reculé en RDC

Des réfugiés fuient la violence au Soudan du Sud, traversent la frontière en Ouganda où ils attendent un moyen de transport pour la ville Koboko (en Ouganda), 6 janvier 2014.

Chassés par les violences au Soudan du Sud, des réfugiés continuent d'arriver dans des zones reculées du nord-est de la République démocratique du Congo, pour poser leurs vies dans les ténèbres d'un camp aux confins de deux frontières, a constaté un photographe de l'AFP.

John Wessels, basé à Kinshasa, s'est rendu la semaine dernière avec le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) à la rencontre de ces réfugiés oubliés à Aru dans la province de l'Ituri, frontalière de l'Ouganda et du Soudan du Sud.

Vivant dans des conditions de dénuement extrême, ces réfugiés disent fuir des combats le long de la frontière entre l'armée régulière sud-soudanaise et les rebelles Front national du salut (NAS). Ces rebelles rejettent l'accord de paix de septembre dernier entre le président Salva Kiir et son éternel rival Riek Machar.

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"Parmi les réfugiés que nous transférons de la frontière, j'ai constaté qu'il y avait beaucoup de veuves, et aussi des enfants non accompagnés", constate Andreas Kirchhof, porte-parole du Haut-commissariat des réfugiés en République démocratique du Congo.

La question des moyens se pose encore et toujours, selon lui : "Nous avons des problèmes pour accueillir tous les réfugiés sur le site de Biringi. Il manque des abris individuels. L'école primaire sur place compte plus de 140 réfugiés dans certaines classes".

"Depuis le 1er mai, le HCR à Aru a enregistré et transféré 554 réfugiés depuis la frontière jusqu'au camp de Biringi", selon une autre source onusienne. "Parmi eux 349 ont transité à travers l'Ouganda".

Au total, près de 100.000 réfugiés sud-soudanais sont arrivés en RDC dans les provinces frontalières du Haut Uélé et de l'Ituri, selon le HCR.

Un pic d'afflux a été enregistré en juillet-octobre 2016 au plus fort des combats à Juba entre les forces de Kiir et celles de Machar.

La semaine dernière à Addis Abeba, les différentes parties au conflit sud-soudanais ont demandé un délai supplémentaire de six mois pour la formation d'un gouvernement d'unité dans lequel M. Kiir resterait le président et son rival Riek Machar redeviendrait vice-président.