A Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, des agents de l’hôpital Sourou Sanou, le plus grand centre de la ville, étaient en mouvement d’humeur. Le syndicat estime que rien ne va.
"Nous avons des problèmes d’eau. Sans eau on ne peut pas dispenser de soins surtout dans ce contexte de coronavirus. Il y a aussi la question des équipements. En radiologie, en chirurgie, au laboratoire, dans tous les services. Les équipements sont obsolètes. On assiste à des pannes très régulièrement", a dit Yaya Traoré, Secrétaire général de la sous-section du syndicat.
De son côté, la direction de l’hôpital se défend."Les gens sabotent les installations. Il y a de la malveillance chez les utilisateurs", a déclaré Bakary Sanon, directeur général de l’hôpital Sourou Sanou.
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Cet hôpital de Bobo n’est pas un cas isolé. Le manque d’infrastructures adéquates dans les centres de santé du pays est une réalité. Loin de Bobo, à Ouahigouya, les internautes ont été choqués de voir des photos de lits délabrés occupés par des malades.
"J'ai eu le réflexe de prendre des images que j’ai envoyées par la suite sur les réseaux sociaux pour juste alerter. Il y a eu beaucoup de partages. Les gens se sont indignées et c’est remonté jusqu’à Ouagadougou. C’est là que le ministère de la Santé a saisi la direction régionale de la santé pour qu’elle règle le problème. La direction régionale est venue avec 12 matelas flambant neufs pour doter le CSPS du secteur 4", a expliqué Abdoul Aziz Sawadogo, le bloggeur qui a lancé cette alerte.
"En ce qui concerne nos hôpitaux, on a vraiment des problèmes. Parfois toi-même tu te portes très bien tu pars à l’hôpital mais c’est là-bas tu vas aller prendre d’autres maladies. Tout est sale, les toilettes, les moustiques qui piquent", note Ali Ouédraogo, un habitant de Ouagadougou.
Adolphe Tamini, un enseignant à Bobo-Dioulasso, est aussi un usager. Lui dénonce la corruption et l’affairisme dans certains centres.
"En ce qui concerne l’hôpital Sourou Sanou de Bobo-Dioulasso, on a l’impression que ce n’est plus un centre de santé public mais privé. Pour un simple examen de sang, le médecin traitant va te dire d’aller dans une telle clinique", déclare-t-il.
Au regard de la situation difficile dans laquelle se trouvent la plupart des hôpitaux au Burkina, le ministre de la Santé Charlemagne Ouédraogo a visité la semaine dernière plusieurs centres de santé dans l’ouest du pays. Il a reconnu que des centres ne sont pas aux normes et a rassuré que le gouvernement fera des efforts pour leur mise à niveau.
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