"Poste de police" clandestin de la Chine à New York: des dizaines d'inculpations

Façade d'un bâtiment qui, selon les autorités américaines, a servi de bureau de police à l'étranger pour la Chine, dans le quartier de Chinatown à New York, le 17 avril 2023.

La justice américaine a annoncé lundi l'arrestation de deux suspects et la délivrance de plusieurs dizaines d'inculpations pour contrer des opérations clandestines de la police chinoise à l'étranger, notamment une antenne clandestine opérant en plein New York.

Les deux suspects ont été arrêtés en lien avec une enquête de la police fédérale sur un "poste de police" chinois clandestin à New York, une structure destinée à surveiller et faire pression sur des dissidents, dont la présence a été dénoncée dans d'autres pays occidentaux, a indiqué lors d'une conférence de presse le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace.

Dans une enquête distincte, 34 "officiels du ministère de la Sécurité publique" chinoise font l'objet d'inculpations pour leur participation à une "cellule" chargée de harceler des "activistes chinois pour la démocratie" et des "dissidents" en dehors des frontières chinoises, "notamment ici même à New York", a ajouté le procureur.

"Cette cellule dispose d'une ferme à trolls sur internet, créant des milliers de faux personnages en ligne, qu'elle utilise dans le cadre d'un complot coordonné pour harceler, dénigrer et menacer les dissidents et les activistes dans le monde entier", a décrit Breon Peace. Tous les suspects "résideraient en Chine", a précisé la justice américaine.

Dans une troisième enquête, dix autres suspects, dont "huit officiels du gouvernement chinois" et "un ancien cadre d'une entreprise de télécommunications américaine qui travaillait en Chine" sont inculpés pour des opérations de harcèlement en ligne et d'identification d'opposants. L'entreprise avait été identifiée comme étant Zoom dans de précédents articles sur l'affaire dans des médias américains.