"Deux civils ont trouvé la mort dans l'attaque" d'un bar "par un groupe armé terroriste à moto" qui "a lancé deux grenades explosives sur la population avant de se volatiliser", indique le communiqué publié lundi soir, ajoutant que "11 blessés" ont été transférés à l'hôpital régional de Bamenda.
L'utilisation des deux roues a été interdite lundi par un arrêté préfectoral de 18h30 à 6h30 locales dans le centre de Bamenda jusqu'à nouvel ordre.
Les autorités du département de la Mezam, où se situe la ville de Bamenda, condamnent également dans leur communiqué "un acte barbare sur des civils" et appellent la population à "collaborer avec l'administration et les forces de sécurité et de défense" pour "traquer (les coupables) et les remettre devant la justice".
Les attaques visant des civils sont monnaie courante dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest principalement peuplées par la minorité anglophone de cette ancienne colonie française d'Afrique centrale majoritairement francophone.
Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité dans les deux régions, chaque camp étant régulièrement accusé de crimes contre les civils par les ONG internationales et l'ONU.
Les séparatistes tuent ou kidnappent régulièrement des fonctionnaires, dont des enseignants, ou des élus, qu'ils accusent de "collaborer" avec le pouvoir central de Yaoundé. L'armée ou la police sont quant à elles accusées de se livrer à des expéditions punitives contre ceux qu'elles accusent de sympathiser avec les séparatistes.
Le conflit a éclaté fin 2016 après que le président Paul Biya, qui dirige sans partage le Cameroun depuis plus de 41 ans, eut fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d'anglophones dans les deux régions, qui s'estimaient ostracisées et marginalisées par le pouvoir central.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a estimé qu'"au moins 6.000 civils ont été tués par les forces gouvernementales et les combattants séparatistes" en plus de sept ans de conflit.