Des organisations congolaises ont demandé mardi aux autorités de la République démocratique du Congo de restituer à leurs proches les corps des victimes de la répression des marches du 21 janvier.
Your browser doesn’t support HTML5
La Voix des sans voix (VSV) et la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) "demandent aux autorités congolaises de restituer tous les corps des personnes tuées lors des manifestations du 21 janvier 2018", écrivent dans un communiqué commun ces deux ONG de défense des droits de l'Homme.
Selon la Mission de l'ONU en RDC et la nonciature apostolique, la répression de ces marches interdites organisées à la sortie des messes à l'appel d'un collectif de laïcs catholiques, a fait six morts. Les autorités ont donné un bilan de deux morts.
La VSV a fait état mardi d'un septième décès. Selon l'ONG, un fidèle de la paroisse Saint Gabriel, dans la commune de Kalamu, dans le centre de Kinshasa, Serge Kikunda, est décédé "ce mardi 30 janvier 2018 à 9H00". Âgé de 46 ans, ce père de cinq enfants avait été "blessé par balle au front" alors qu'il rentrait à son domicile après la messe le 21 janvier, précise-t-elle dans un communiqué, se disant"vivement consternée et choquée (de ce)décès".
>> Lire aussi : Joseph Kabila demande à l’église de "rendre à César ce qui est à César"
"Nous avons identifié formellement six personnes tuées en marge de ces marches : cinq par balles et une par déflagration d'une grenage lacrymogène" à Kinshasa, avait déclaré un peu plus tôt à l'AFP le directeur exécutif de la VSV, Rostin Manketa.
"La VSV a été saisie par deux familles dont les corps des proches ont été confisqués par les autorités", a-t-il affirmé.
"C'est inacceptable qu'on interdise aux membres des familles d'accéder aux corps de leurs proches", a estimé M. Manketa. Ces familles craignent une putréfaction des corps des victimes alors qu'elles veulent juste enterrer leurs proches dans la dignité, a-t-il ajouté.
Your browser doesn’t support HTML5
"En pareille circonstance, c'est normal que la justice garde les corps jusqu'à la fin des enquêtes. Ça peut prendre du temps, du fait qu'à Kinshasa, il n'y a qu'un seul médecin légiste", a expliqué sous couvert d'anonymat une source judiciaire interrogée par l'AFP.
Les catholiques demandent entre autres au président Joseph Kabila - dont le mandat s'est achevé le 20 décembre 2016 - de déclarer publiquement qu'il ne briguera pas de troisième mandat.
M. Kabila est resté silencieux sur cette question vendredi lors d'une de ses rares conférences de presse.
Le climat politique est très tendu en RDC où une dizaine de personnes ont été tuées les 21 janvier et 31 décembre en marge des marches des catholiques.
Avec AFP