2e journée de manifestations après le meurtre d'une fillette au Pakistan

Funérailles de Zainab, 6ans, violée et tuée, à Kasur, au Pakistan, 10 janvier 2018.

Des centaines de manifestants furieux après l'agression de l'enfant s'en sont pris à coups de pierres à des bâtiments officiels et à un hôpital pour protester contre l'inaction de la police.

Deuxième journée de violentes manifestations à Kasur, suite au viol et au meurtre d'une petite fille qui a provoqué une vague d'émotion dans le pays.

Une première violente manifestation la veille avait fait au moins deux morts parmi les manifestants. Tous deux ont été tués par des tirs de la police, alors que la foule tentait de prendre d'assaut un bâtiment officiel, a déclaré un haut responsable de la police sous couvert d'anonymat.

Le corps de la fillette, âgée de six ans selon sa famille et kidnappée le 4 janvier, a été retrouvé mardi sur un tas d'ordures.

Zainab, violée et tuée à l'âge de 6 ans, Kasur, Pakistan, 10 janvier 2018

Sa mort porte à huit le nombre de mineurs ayant subi le même sort dans cette ville de l'est du pays au cours de l'année écoulée, selon un responsable de la police.

"Jusqu'à un millier de manifestants se trouvent dans les rues" et jettent des pierres sur des bâtiments officiels, a déclaré un porte-parole de la police de Kasur, Muhammad Sajid.

"Les forces de sécurité sont déployées et essaient de contrôler la situation", a-t-il ajouté.

Les manifestants accusent la police de ne rien faire contre le ou les meurtriers d'enfants. Selon M. Sajid, une vingtaine de suspects ont été appréhendés mais "les enquêteurs n'ont trouvé aucun indice à ce stade".

"La police ne coopère pas avec nous", a accusé un oncle de la fillette, Ghulam Rasool.

"Nous voulons la justice. Nous voulons que le coupable soit amené devant nous. Nous ne voulons pas qu'un innocent soit présenté comme le coupable et tué juste pour clore cette affaire", a-t-il lancé.

Le meurtre de Zainab a provoqué la stupeur et la colère des habitants de Kasur, une ville proche de la frontière indienne, mais a aussi eu un vaste écho dans tout le pays, avec l'apparition de mots-dièses dédiés sur les réseaux sociaux et de nombreuses condamnations de responsables et célébrités.

La colère des habitants est alimentée par le fait que la région de Kasur est déjà tristement célèbre pour une affaire de crimes sexuels.

En 2015, un gigantesque scandale de pédophilie y avait été mis à jour. Des vidéos montrant au moins 280 enfants victimes d'abus sexuels par une bande qui faisait chanter les familles avaient été découvertes. A l'époque déjà, la police avait été accusée de fermer les yeux.

Le gouvernement de la province du Pendjab a annoncé une récompense de 10 millions de roupies (90.000 USD) pour toute information conduisant à la capture du meurtrier, ainsi que des compensations pour les familles des manifestants tués mercredi.

Avec Afp