"La présence de la communauté internationale est la condition sine qua non de notre participation au dialogue. Si nous ne voyons pas cette présence, nous resterons frileux, donc nous n'irons pas à ce dialogue qui serait une sorte de piège", a déclaré à la presse Félix Tshisekedi, secrétaire national aux Relations extérieures de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
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"Ce n'est pas à M. Kabila seul" de décider de la manière dont les choses devront se faire, a-t-il ajouté.
M. Kabila a décidé lundi de confier conjointement à la majorité et à l'opposition la modération du "dialogue national" qu'il a convoqué en vue d'"élections apaisées" après avoir annoncé la convocation de ce forum politique qu'il veut "inclusif".
Selon ce schéma, la communauté internationale serait appelée à jouer un rôle de facilitateur "en cas de difficulté majeure".
Lors du pré-dialogue nous avons "convenu (UDPS-Majorité) que les choses allaient s'articuler autour d'un facilitateur désigné par la communauté internationale", a expliqué le secrétaire adjoint de l'UDPS et fils du président de ce parti, Étienne Tshisekedi.
Ce dialogue est également boudé par d’autres plateformes de l’opposition. La Dynamique de l’opposition ainsi que le G7, groupe de sept leaders exclus récemment de la majorité après avoir dénoncé les velléités du président Joseph Kabila de tester au pouvoir au-delà de son actuel mandat, ont appelé le peuple à résister contre une tentative de coup d’Etat constitutionnel que ce dernier tente de réaliser à travers le dialogue.
La Constitution actuelle limite à deux le nombre des mandats présidentiels et exclut de ce fait M. Kabila de la prochaine élection.
Dans son annonce la veille, le président Kabila demandait aux participants au dialogue de discuter entre du mode de l’élection présidentielle et envisager un mode de scrutin peu couteux.
Ce que l’opposition voit comme une manière de vouloir modifier la Consitution.
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection de M. Kabila. Arrivé deuxième à la présidentielle de 2011, M. Tshisekedi - aujourd'hui en convalescence à Bruxelles - n'a jamais reconnu les résultats de ce scrutin entaché d'irrégularités massives, allant jusqu'à dénier toute légitimité aux institutions issues des scrutins de cette année-là.
En juin, l'UDPS avait fait volte-face en déclarant être prête à participer au "dialogue" envisagé alors par M. Kabila, à condition que celui-ci se tienne "sous l'égide de la communauté internationale".
La plupart des autres composantes de l'opposition refuse ce dialogue, y voyant une manœuvre du président pour contourner l'interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter en 2016, et demande la publication d'un calendrier électoral fixant la date de la prochaine présidentielle.