Discussions entre les douanes nigérianes et l'ambassadeur de Turquie sur le trafic d'armes

Des armes saisies dans le village Dajin Gomo, Kano, Nigeria, 2 novemrbre 2015.

Les douanes nigérianes doivent rencontrer vendredi l'ambassadeur de Turquie à Abuja, pour tenter de stopper les importations illégales d'armes en provenance de ce pays, dans un climat d'insécurité générale de plus en plus difficile pour le géant d'Afrique de l'Ouest.

Près de 3.000 fusils à pompe, provenant de Turquie, ont été saisis dans le port de Lagos depuis le début de l'année, selon les douanes nigérianes.

"Le gouvernement s'inquiète des importations d'armes incessantes en provenance de Turquie. Cette année seulement, quatre cargaisons sont arrivées de ce pays", a déclaré à l'AFP le porte-parole des douanes, Joseph Attah. "Le colonel Hameed Ali, contrôleur général des douanes, rencontrera l'ambassadeur aujourd'hui (vendredi) pour discuter de ce problème", a-t-il ajouté.

"Les premiers résultats de l'enquête ont révélé que les personnes responsables de leur importation sont des citoyens du Nigeria", a souligné M. Attah. "Ils ont des groupes mafieux qui opèrent en Turquie et qui organisent le trafic", avec le soutien d'une compagnie pétrolière locale.

Mardi, 470 fusils - qui avaient été déclarés comme des tuyaux de plomberie en plastique - ont été interceptés dans le port de Lagos, une semaine après la saisie de 1.100 fusils à pompe dans le même port.

Selon le porte-parole des douanes nigérianes, il faut encore déterminer le véritable point d'acheminement de ces armes et déterminer si elles sont destinées à être revendues sur le marché légal, ou si elles devaient alimenter les conflits armés dans la région.

L'ambassade de Turquie se refusait dans l'immédiat à commenter cette affaire.

Le Nigeria doit faire face à de multiples défis sécuritaire dans plusieurs endroits du pays, avec l'insurrection du groupe jihadiste dans le nord-est, les groupes armés dans le sud-est pétrolier, et les constantes altercations entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires, qui ont fait 2.500 morts rien qu'en 2016.

Le problème du kidnapping contre rançon, qui avait connu un calme relatif, s'est récemment aggravé avec la récession économique qu'a traversé le pays.

Avec AFP