"Trente-huit personnes ont été arrêtées" lors de manifestations organisées à Bafoussam pour dénoncer le "hold-up électoral" au profit de M. Biya, a affirmé Emmanuel Simh, avocat et cadre du parti de M. Kamto, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Un précédant bilan des interpellations, donné dimanche, faisait état de 19 arrestations.
Ces interpellations par la police ont eu lieu en deux endroits de Bafoussam, capitale de la région Ouest, où les partisans de M. Kamto manifestaient.
Des membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti de Maurice Kamto, avaient annoncé qu’ils avaient l'intention de manifester dimanche à Bafoussam pour protester contre les résultats de la présidentielle du 7 octobre, qui ont donné la victoire au président Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 36 ans.
Sur une vidéo, dont VOA Afrique a obtenu copie, l’on aperçoit quelques militants du MRC, le parti de l’opposant, Maurice Kamto-, assis à même le sol, tenant des branches d’arbres en main et criant "non-au hold-up électoral !".
Lire aussi : Un chauffeur de bus tué lors d’une attaque dans le Cameroun anglophoneLes 38 personnes "ont toutes été auditionnées hier (dimanche), en présence" du patron régional de la police, a ajouté M. Simh, précisant qu'elles étaient "en train d'être conduites (lundi matin) au parquet" où le procureur de la République décidera de leur sort.
"Après avoir été réprimés avec une rare violence durant leur marche pacifique, ils ont fait l'objet d'arrestations encore plus musclées", a expliqué sur sa page Facebook Olivier Nissack, porte-parole de M. Kamto, promettant que "la résistance nationale pacifique" allait se poursuivre.
Seize militants du MRC qui manifestaient pacifiquement le 28 octobre à Yaoundé contre les résultats de la présidentielle, avaient été arrêtés et remis en liberté deux jours plus tard.
Lire aussi : Au Cameroun anglophone, des francophones inquiets de la crise sécessionnisteSamedi soir, un journaliste du quotidien privé Le Messager, Joseph Olinga a en outre été arrêté à Bafoussam, selon un communiqué du directeur de son journal, Jean François Channon.
Il a "été molesté, humilié, traîné au sol sur plusieurs mètres, avant d'être embarqué dans la camionnette de la gendarmerie nationale", s'est offusqué M. Channon, condamnant une "violence injustifiée".
Maurice Kamto qui se proclame "président élu" a demandé vendredi à la "communauté internationale" de recompter les voix. Il avait proclamé sa victoire dès le lendemain du scrutin, deux semaines avant la proclamation officielle des résultats.
Cet avocat de 64 ans affirme que l'élection a été marquée par des "fraudes massives et barbares", mais entend "faire triompher la vérité" par "des moyens pacifiques".
Le président Biya réélu pour un 7e mandat consécutif avec 71,28% des voix (contre 14,23% à Kamto), prêtera serment le 6 novembre, 36 ans jour pour jour après son arrivée au pouvoir en 1982.