"La cour opérationnelle a rendu dix arrêts condamnant à la peine de mort dix prévenus, sans leur trouver des circonstances atténuantes", a déclaré Me Idi Djuma, l'un des avocats de la défense.
Le verdict est tombé tard samedi et les décisions de cette Cour ne sont pas susceptibles d'appel. La peine de mort n'est plus apppliquée en RDC qui a décidé d'un moratoire. Elle est systématiquement commuée en prison à perpétuité.
"Nous nous inclinons devant cette décision de la cour", a ajouté Me Djuma, indiquant que malgré "les aveux", le tribunal n'avait pas réuni "suffisamment de preuves qui démontrent l'implication" des accusés dans les massacres.
Le procès, qui a débuté le 20 août, visait des présumés auteurs des tueries de Tenambo et Oïcha, localités du territoire de Beni en proie depuis octobre 2014 à des massacres à l'arme blanche attribués aux rebelles ougandais des ADF.
Selon l'ONU, ces tueries à répétition dans cette zone sont majoritairement imputées aux ADF. Cette version a été partiellement remise en cause par un récent rapport du Groupe d'étude sur le Congo de l'Université de New York, selon lequel les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces massacres, mais au côté d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière.
Le dernier massacre d'envergure remonte à la mi-août quand, selon l'ONU, "au moins cinquante civils" avaient été tués en une nuit.
Opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont présents dans l'est de la RDC depuis 1995.
La province du Nord-Kivu, comme l'ensemble de l'est de la RDC, est déchirée par des conflits armés depuis plus de vingt ans. Ces conflits sont alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières et des rivalités entre puissances régionales.
Avec AFP