Dix-sept opposants amnistiés en Angola

Des opposants comparaissent lors de leur procès à Luanda, Angola, 16 novembre 2015.

Les avocats de dix-sept opposants au président angolais José Eduardo dos Santos, condamnés à la prison en mars, confirme la libération de leur clients.

Les dix-sept opposants avaient été placés en liberté surveillée depuis fin juin.

"Les 17 jeunes révolutionnaires sont amnistiés. Ils sont maintenant libres", a expliqué Walter Tondela qui assurait leur défense.

Fin mars, ces opposants angolais, dont le rappeur Luaty Beirao, avaient été condamnés à des peines de 2 à 8 ans de prison après avoir été reconnus coupables notamment de tentative de rébellion.

Ils avaient été libérés fin juin mais devaient encore se présenter une fois par mois à la police et n'avaient pas le droit de quitter le territoire angolais.

Mercredi ils ont donc bénéficié d'une loi adoptée en juillet qui autorise l'amnistie des condamnés à des peines maximales de 12 années de prison pour délits non violents.

Mais les opposants qui avaient été arrêtés en juin 2015 et qui ont donc passé un an en prison veulent laver leur honneur devant la justice en saisissant la cour d'appel.

"Nous ne voulons pas d'amnistie (...) il est insensé d'amnistier des citoyens innocents. Il n'y a que deux chemins: qu'on nous innocente ou qu'on nous renvoie en prison", a expliqué Sedrick de Carvalho, l'un des opposants.

"L'amnistie n'est qu'un moyen pour le président dos Santos de laver son image de dictateur", a-t-il ajouté.

Les militants avaient été arrêtés alors qu'ils lisaient un ouvrage intitulé "Outils pour détruire une dictature et éviter une nouvelle dictature".

Les opposants ont toujours nié les charges qui pesaient contre eux, affirmant vouloir le départ du président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979, mais être partisans d'une "lutte pacifiste".

La procédure judiciaire avait obtenu un retentissement international avec la grève de la faim de 36 jours - chiffre qui représentait symboliquement les années de présidence de José Eduardo dos Santos - du rappeur Luaty Beirao en septembre-octobre 2015.

Avec AFP