Djotodia dépêche des émissaires pour plaider en faveur de la Centrafrique

Michel Djotodia appelle les voisins de la Centrafrique à aider à stabiliser le pays

Le président centrafricain Michel Djotodia a dépêché des envoyés spéciaux dans les pays voisins pour plaider en faveur d'une aide à la stabilisation de la République centrafricaine (RCA). Un pays où règnent l’anarchie et l’insécurité depuis l’arrivée de Djotodia et de ses rebelles du Seleka au pouvoir en mars.

L’envoyé spécial de Bangui, Idriss Salao s’est donc rendu au Cameroun pour solliciter l’appui des autorités camerounaises. Lors de cette mission, M. Salao, ministre et directeur adjoint du Cabinet Civil, a affirmé que la situation dans son pays s'aggrave.

S'adressant à la Voix de l’Amérique (VOA) après sa rencontre avec le Premier ministre camerounais, Philemon Yang, M. Salao a déclaré que le gouvernement centrafricain de transition a besoin d’aide non seulement des forces de maintien de la paix de l'Union africaine (UA), mais aussi des pays voisins.

L'UA se chargera d'une force de maintien de la paix de 3.500 hommes à partir de décembre pour enrayer la spirale de la violence. Une situation d’insécurité qui a commencé lorsque M. Djotodia et ses rebelles de la Seleka ont renversé le gouvernement en mars dernier.

Pendant ce temps, les Etats-Unis ont annoncé une aide de 40 millions de dollars. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a dit regretter l’absence d’un gouvernement efficace, ajoutant qu’il n’y a aucune preuve que l'autorité de transition puisse mettre fin à ce qu'il appelle un « niveau de violence déplorable », causé notamment par d'anciens rebelles Seleka.

La visite de M. Salao au Cameroun intervenait moins d'une semaine après que des hommes armés de son pays eussent traversé la frontière et attaqué des soldats camerounais. Sept personnes, dont cinq des assaillants, ont été tuées.

En représailles, les Camerounais de l'Est ont commencé à bloquer les routes d'accès pour le transit des marchandises du port de Douala à la RCA enclavée.

M. Salao demande aux autorités camerounaises d’ouvrir les routes, avertissant que cela pourrait paralyser l’économie centrafricaine.

La communauté internationale se dit alarmée par les derniers développements en RCA avec la multiplication des pillages, viols, enlèvements et assassinats.

Pour James Kiven, un spécialiste de la prévention des conflits à l'Université de Buea, au Cameroun, la RCA est tout simplement un État défaillant.

« Nous avons affaire à un Etat qui est en train de connaitre politiquement un effondrement de l’Etat de droit ... un État qui est fonctionnellement incapable de se représenter l'échelle internationale. Je pense clairement que la République centrafricaine est un Etat en faillite », a dit M. Kiven.

Le Haut-commissariat de l’Onu aux réfugiés (HCR) estime que des centaines de milliers de Centrafricains ont dû abandonner leur domicile, et ont trouvé refuge dans les pays voisins. Le Cameroun héberge environ 60.000 réfugiés centrafricains.