Recherché par la justice française, Alexandre Djouhri a obtenu sa libération contre paiement d'une caution de un million de livres (1,14 millions d'euros), à l'issue d'une audience qui s'est déroulée vendredi dernier à Londres au tribunal de Westminster, a indiqué jeudi la juge Emma Arbuthnot.
La magistrate a précisé qu'elle "réévaluerait toutes les semaines" ce régime de liberté "en fonction de son état de santé".
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Alexandre Djouhri souffre de problèmes cardiaques et devait subir jeudi une intervention chirurgicale, avait indiqué mercredi à l'AFP une source proche du dossier.
Le nom de cet homme d'affaires de 59 ans était apparu notamment lors de la vente suspecte en 2009 d'une villa située à Mougins, sur la Côte d'Azur, à un fonds libyen. Il est soupçonné d'en avoir été, derrière plusieurs prête-noms, le véritable propriétaire et de l'avoir cédé à un prix surévalué, ce qui aurait pu permettre de dissimuler d'éventuels versements occultes.
Après avoir refusé de répondre aux convocations des juges, Alexandre Djouhri avait été arrêté en janvier à l'aéroport londonien d'Heathrow en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis par la justice française.
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Il avait été libéré une première fois après le paiement d'une caution d'un million de livres (1,13 million d'euros).
Fin février, il avait été remis en détention provisoire après qu'un second mandat d'arrêt européen eut été émis par la France, ses avocats ayant ensuite réclamé sa libération pour raisons médicales.
Outre le paiement de la caution, Alexandre Djouhri doit porter un bracelet électronique, respecter, à moins qu'il ne soit hospitalisé, un couvre-feu qui ne lui permet de sortir qu'en 14 heures et 18 heures, ne dispose plus de ses passeports français et algérien, et rester joignable en permanence.
L'examen de la demande d'extradition vers la France est prévue à partir du 9 juillet.
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L'ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, a été inculpé de "corruption passive", "financement illégal de campagne électorale" et "recel de détournement de fonds publics libyens" dans l'enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007.
Il n'a pas le droit de se rendre en Libye ni de rencontrer neuf protagonistes de cette affaire, dont Alexandre Djouhri.
Avec AFP