Donald Trump dénonce les "mensonges" des médias

Le président américain Donald Trump à Sigonella, en Italie, le 27 mai 2017.

Le président Donald Trump, de retour dans une Maison Blanche en état de crise après de nouvelles révélations sur l'affaire russe, a une nouvelle fois dénoncé les "mensonges" des médias dans des tweets dimanche matin.

M. Trump est rentré samedi soir d'un voyage de 9 jours au Moyen-Orient et en Europe, au moment où la presse américaine a fait de nouvelles révélations sur des contacts entre son gendre Jared Kushner avec la Russie en décembre dernier.

Selon ces révélations, Jared Kushner a voulu établir un canal secret de communication avec le Kremlin, cherchant à contourner les voies de communication traditionnelles entre les deux pays.

"C'est mon opinion que beaucoup de fuites sont des mensonges fabriqués par les médias 'Fake News' (fausses informations)", a tweeté Donald Trump dimanche matin.

A chaque fois que les médias mentionnent des sources anonymes, "il est très possible que ces sources n'existent pas mais sont inventées par des journalistes 'fake news'", a-t-il ajouté.

Les révélations sur Jared Kushner, l'un des plus proches conseillers de Donald Trump à la Maison Blanche, sont les dernières en date d'une longue succession de fuites sur les contacts entre l'entourage du président américain et la Russie pendant la campagne électorale et dans les semaines qui ont suivi sa victoire le 8 novembre dernier.

Homme d'affaires devenu conseiller du président, Jared Kushner, 36 ans, est le mari d'Ivanka Trump, la fille la plus en vue de Donald Trump et elle-même conseillère à la Maison Blanche.

- Cellule de crise -

Physique de jeune homme sage, souvent photographié main dans la main avec Ivanka, Jared Kushner ne s'exprime jamais en public. Mais son influence auprès de Donald Trump est immense.

Le déluge de révélations sur les liens entre l'équipe de Donald Trump et la Russie touche donc désormais le tout premier cercle du président américain.

Les agences de renseignement américaines sont persuadées que la Russie a cherché à s'ingérer dans l'élection présidentielle américaine au détriment de la démocrate Hillary Clinton, notamment en piratant les messageries de son directeur de campagne.

Le FBI et plusieurs commissions parlementaires enquêtent désormais pour déterminer s'il y a eu collusion entre l'entourage de Donald Trump et la Russie.

Plusieurs médias américains assuraient dimanche que Donald Trump doit tenir une réunion dans la journée avec ses conseillers et ses avocats, à la Maison Blanche pour déterminer une stratégie dans cette affaire russe qui mine sa présidence.

La Maison Blanche réfléchirait notamment à établir une cellule de crise, comme celle que Bill Clinton avait montée pour faire face à l'enquête sur sa relation avec Monica Lewinski.

Cette cellule à la fois juridique et de communication délivrerait le reste des conseillers et communicants de la Maison Blanche de la charge de commenter l'enquête sur l'affaire russe.

Le futur rôle de Jared Kushner au sein de l'équipe gouvernementale fait aussi l'objet de spéculations dans la presse qui croit déceler des signes de lassitude chez le jeune conseiller.

- Contacts acceptables -

Plusieurs membres de l'administration sont venus dimanche à sa rescousse, estimant qu'il n'était pas anormal d'établir des canaux de communication non officiels avec des pays étrangers, y compris la Russie.

"Pour moi c'est normal et acceptable. Tout ce que vous pouvez faire pour communiquer avec des gens, en particulier des organisations qui ne sont pas particulièrement amicales avec nous, est une bonne chose", a ainsi affirmé dimanche John Kelly, le ministre américain de la Sécurité intérieure, lui-même général à la retraite.

Le républicain Lindsey Graham se montrait également dubitatif quant à ces révélations en cascade, dont la source présumée serait une conversation interceptée par les services américains entre l'ambassadeur russe à Washington et sa capitale.

"Cela n'a aucun sens que l'ambassadeur russe fasse un rapport à Moscou par un canal qu'il sait très probablement sur écoute. Toute cette histoire est très suspecte", a-t-il déclaré sur CNN.

L'ancien candidat à l'investiture républicaine a aussi conseillé à Donald Trump d'arrêter de tweeter.

"Si vous tweetez tous les jours pour vous plaindre des médias et vous plaindre de la façon dont vous êtes traité, cela finit par détourner votre attention et vous ne parviendrez à rien faire", a-t-il lancé sur la même chaîne, à l'intention du président

L'enquête du FBI est désormais dirigée par un procureur indépendant, Robert Mueller.

Les choses pourraient encore se compliquer pour l'exécutif américain avec le témoignage très attendu devant le Congrès, peut-être dès les prochains jours, de James Comey, l'ancien directeur du FBI limogé début mai par Donald Trump.

James Comey a conservé des notes dans lesquelles il a consigné, selon la presse, une conversation avec le président américain lui demandant de "laisser tomber" l'enquête visant Michael Flynn, l'ancien conseiller à la sécurité nationale de M. Trump.

Avec AFP