Donald Trump va devoir trancher sur un réengagement américain en Afghanistan

یک مرد در لباس اسپایدرمن با پوستری که بر روی نوشته: «در خانه بمانید»، سعی در آگاهی رساندن به شهروندان در ماکاسار، اندونزی، دارد.

Donald Trump va devoir trancher sur une éventuelle hausse des effectifs militaires américains en Afghanistan, pressé par le Pentagone qui s'inquiète de "l'impasse" dans laquelle Kaboul se trouve face aux talibans.

Pendant sa campagne électorale et depuis son élection, le président américain s'est très peu exprimé sur l'Afghanistan, où les Etats-Unis sont engagés militairement depuis 16 ans et ont dépensé des centaines de milliards de dollars en effort militaire et en dépenses de reconstruction. Sans voir le bout du tunnel.

Mais le président américain est rattrapé par la réalité: les avertissements se multiplient sur l'impasse dans laquelle Kaboul se trouve face aux talibans.

"A moins que nous ne changions quelque chose la situation va continuer à se détériorer et nous allons perdre tous les gains que nous avons enregistrés ces dernières années", a averti cette semaine le général Vincent Stewart, le chef du renseignement militaire américain lors d'une audition au Congrès américain cette semaine.

Et il y a déjà trois mois que le général John Nicholson, chef des forces américaines et de l'Otan, a demandé "plusieurs milliers" de soldats supplémentaires de l'Otan en Afghanistan.

Vendredi, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, le général H.R. McMaster, a laissé entendre que le président américain pourrait attendre les sommets de l'Otan à Bruxelles le 25 mai et du G7 en Sicile le 26 pour annoncer ses décisions.

M. Trump veut "entendre les alliés" des Etats-Unis sur le dossier et pourra le faire lors de ces réunions, a-t-il expliqué.

Le président aura "à la fin de ces prochaines semaines" une "opportunité" pour définir "une stratégie plus efficace pour les problèmes en Afghanistan et au Pakistan et dans la région", a-t-il déclaré.

Miné par la corruption

L'Otan compte actuellement environ 13.500 soldats en Afghanistan (dont la moitié environ sont Américains), qui ne combattent pas directement les talibans mais ont une mission de conseil et d'assistance à l'armée afghane.

La hausse des effectifs envisagée serait de 2.500 à 3.000 hommes, selon les estimations qui circulent au Pentagone. Elle romprait la tendance à la baisse observée depuis 2011, lorsque les Etats-Unis avaient plus de 100.000 soldats dans le pays.

Selon les militaires américains, l'augmentation des effectifs de l'Otan permettrait d'envoyer des conseillers militaires occidentaux plus près des combats, en les autorisant à sortir de leurs camps ultra-protégés.

L'armée américaine pourrait aussi recevoir l'autorisation d'apporter plus de soutien direct aux forces afghanes, notamment avec des bombardements aériens.

Politiquement, une hausse des effectifs américains en Afghanistan après des années de baisse n'est pas sans risques pour le président américain, ravivant les craintes d'une nouvel engagement militaire meurtrier.

Près de 2.400 soldats américains sont morts en Afghanistan depuis 2001, et plus de 20.000 y ont été blessés.

Rapport après rapport, le contrôleur américain de l'effort de reconstruction américain en Afghanistan, John Sopko, évoque également le peu d'efficacité des 113 milliards de dollars d'aide à la reconstruction versés en 16 ans par les Etats-Unis, dans un pays miné par la corruption.

"Même avec beaucoup de bonne volonté, je ne peux pas dire que les choses se sont beaucoup améliorées en Afghanistan ces dernières années", avait estimé en janvier M. Sopko.

Un Afghanistan 'suffisamment stable'

Mais malgré ces constats, les responsables militaires américains appellent à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Certes, l'engagement américain depuis 16 ans n'a pas transformé l'Afghanistan en pays pacifié et fonctionnel économiquement, reconnaissent-ils.

Mais depuis 2001, les Etats-Unis n'ont pas eu à subir d'attaque terroriste majeure sur leur sol, et l'effort pour garder le contrôle de l'Afghanistan a joué un rôle clé pour protéger le territoire national.

Il y a aujourd'hui treize organisations terroristes différentes répertoriés en Afghanistan, et il n'est pas possible de leur laisser le champ libre, expliquent-ils.

"Le but n'est pas de construire une nation" à la place des Afghans, a résumé cette semaine Luke Coffey, un expert du centre de réflexion conservateur Heritage Foundation.

Le but est d'avoir "un Afghanistan +suffisamment stable+, capable de gérer suffisamment ses problèmes de sécurité intérieure et extérieure pour éviter l'interférence de pouvoirs extérieurs", a-t-il indiqué dans une note publiée par la Fondation.

Au total, les Etats-Unis ont 8.400 soldats déployés en Afghanistan.

Outre les forces conventionnelles liées à la mission de l'Otan, des soldats des forces spéciales sont également déployés pour lutter contre les groupes extrémistes comme Al-Qaïda ou le groupe Etat islamique.

Ces troupes ne sont pas concernées par les demandes de renfort du général Nicholson.

Avec AFP