Double attentat meurtrier au Cameroun

Des femmes discutent dans Maroua, 20 novembre 2013.

Un double attentat a frappé mercredi la ville de Maroua, chef-lieu de l'Extrême-Nord du Cameroun, région régulièrement ciblée par les insurgés de Boko Haram.

Selon une source locale jointe par VOA Afrique, aux environs de 14h TU "deux fillettes qui faisaient de la mendicité se sont fait exploser" faisant une dizaine de morts, au marché central de la ville et dans le quartier Haoussa voisin.

Deux jeunes filles âgées "de moins de 15 ans" se sont fait exploser au marché central de la ville et dans le quartier haoussa voisin, a affirmé à l'AFP le gouverneur de la région, Midjiyawa Bakari.

Le double attentat a fait au moins 11 morts, selon la présidence camerounais.

Le président Paul Biya a condamné dans un communiqué des actes "lâches et ignobles perpétrés contre des populations innocentes". Il a appelé la population à la "vigilance" et à une "collaboration étroite avec les forces de sécurité", promettant "la mise hors d'état de nuire de ces criminels sanguinaires".

Le double attentat n'avait pas été revendiqué mercredi soir.

Les "deux terroristes se sont fait exploser aux environs de 14H30 (13H30 GMT) au quartier Barmaré et à l'entrée du marché central de la ville de Maroua", affirme la présidence, donnant un bilan de 11 morts, plus les deux kamikazes, et 32 blessés.

Plus tôt, le gouverneur de la région, Midjiyawa Bakari, avait affirmé à l'AFP que deux jeunes filles âgées "de moins de 15 ans" s'étaient fait exploser au marché central de la ville et dans un quartier voisin majoritairement peuplé par des Haoussas.

Une autre source proche des autorités locales avait confirmé que "deux fillettes qui faisaient de la mendicité" s'étaient "fait exploser".

Un journaliste camerounais présent dans la ville, a décrit une "panique totale" dans la ville lorsque les explosions ont retenti.

"Il y avait des corps déchiquetés, des bouts de membres partout par terre, c'est terrible (...) Les gens n'ont jamais connu ça ici à Maroua", jusque-là épargnée, a-t-il témoigné, précisant que de nombreux blessés l'étaient "très gravement".

Il s'agit du deuxième attentat-suicide au Cameroun en 10 jours. Le 12 juillet, deux femmes kamikazes s'étaient fait exploser à Fotokol, localité frontalière du Nigeria, tuant 11 personnes dont 10 civils et un soldat tchadien.

Depuis deux ans, les islamistes nigérians ont enchaîné raids meurtriers et enlèvements dans l'Extrême-Nord, mais ces attentats-suicides en territoire camerounais sont sans précédent.

Le Cameroun participe avec plusieurs pays voisins (Nigeria, Tchad, Niger) à une coalition militaire régionale mise sur pied début 2015 contre Boko Haram.

Bien qu'affaiblis, les insurgés ont multiplié les violences dans la région du lac Tchad ces dernières semaines, démontrant une capacité de nuisance encore considérable.