Quatre policiers congolais ont été condamnés jeudi à la peine de mort pour l'assassinat, en 2010, du militant des droits de l'Homme Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana. La cour militaire de Kinshasa a infligé à un autre accusé la peine d’emprisonnement à perpétuité pour complicité, tandis que trois autres ont été acquittés.
Avant sa mort, Chebeya dirigeait l’une des organisations de défense des droits humains les plus influentes de la République Démocratique du Congo, la Voix des Sans-Voix. Durant les vingt dernières années, il avait été arrêté à plusieurs reprises par les autorités congolaises et se croyait épié dans ses moindres faits et gestes. En juin de l’année dernière, peu après une convocation du chef de la police, le général John Numbi, on a retrouvé le cadavre de Chebeya sur le siège arrière de sa voiture, dans une banlieue de Kinshasa. Quant à son chauffeur Fidele Bazana, il a disparu au moment où le corps du militant avait été découvert. On ne l’a point revu depuis.
L’un des accusés condamnés à mort pour l’assassinat du militant Floribert Chebeya est le colonel Daniel Mukalay, adjoint du général Numbi. Les trois autres sont en fuite. Ce sont le lieutenant-colonel Christian Ngoy, chef du bataillon d'élite Simba, son garde du corps ainsi que le chef du protocole à l'inspection générale (IG) de la police congolaise.
L’actuel directeur exécutif-adjoint de la Voix des Sans Voix, Rospin Manketa, a réagi au verdict en disant qu’il est “partiellement satisfait” et qu’il va sûrement y avoir une procédure d’appel. Ecoutez-le au micro de Nicolas Pinault.
Autre réaction, du côté des condamnés…Nicolas Pinault a joint Didier Minina, coordinateur des avocats de la Défense…Lui aussi envisage de faire appel.