Les grévistes ont rencontré lundi le président de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu pour tenter de trouver une issue favorable à leurs revendications.
Le mouvement de grève a commencé timidement au début du mois.
Au fur et à mesure, la grève se durcit au point de drainer, non seulement le personnel politique, administratif, ouvrier du gouvernorat de la province mais aussi les agents des ministères provinciaux et services rattachés dont le Corps provincial des inspecteurs de Finances (CPIF), la DPMER, et l’inspection provinciale de la territoriale.
Au centre des revendications, environs 8 à 12 mois de salaires impayés, selon les témoignages des grévistes à VOA Afrique.
"Privé un salarié de son salaire pendant autant de mois est un crime," estime le conseiller en matière économique et d’investissement au cabinet du gouverneur du Sud-Kivu, Elly Habibu.
"La patience des agents a atteint ses limites, " déclare Christian Wanduma, personnel politique au sein du cabinet du gouverneur.
Du côté de la DPMER, régie financière qui mobilise et encadre les recettes au Sud Kivu, les agents trouvent inacceptable qu’ils aient 8 mois de salaire impayés alors qu’ils constituent la cheville ouvrière dans la mobilisation des recettes de la province.
Richard Cirhuza, vérificateur des impots à la DPMER sort les statistiques récentes et en appelle à l’intervention des autorités nationales pour décanter la crise.
Lundi, dans une rencontre avec le président de l’Assemblée provinciale du Sud Kivu, Emile Baleke, les grévistes ont exposé leur problème et sollicité l’implication de l’organe délibérant en sa qualité d’autorité budgétaire et organe de contrôle en province.
Le président Baleke a promis une rencontre entre le gouverneur intérimaire, les grévistes, l’ordonnateur de dépenses provinciales, le directeur de la DPMER, le comptable public provincial des recettes et la société civile pour tenter d’y voir plus clair.
"Les grévistes restent pessimistes mais tenaces, " prévient madame Deborah Furaha de la DPMER.
Depuis l’annonce par la commission électorale de l’élection d’un nouveau gouverneur au Sud-Kivu, l’Assemblée provinciale avait bloqué les comptes de la province au motif d’éviter l’hémorragie financière dans une attitude "de sauve qui peut".
La grève de la DPMER prive l’Etat des recettes. Entre-temps, la grogne sur fond de désespoir suit son bonhomme de chemin.
Certains cabinets des ministres observent tout de même un service minimum. Parallèlement à la DPMER, les taxes et redevances sont perçues mais pour qu'elles destinations ?, s’interrogent plus d’un observateur.
Reportage d’Ernest Muhero à Bukavu pour VOA Afrique