Amadou Toumani Touré avait subi récemment "une opération du cœur à l’hôpital du Luxembourg de Bamako qu’il a créé. Tout semblait aller bien", a indiqué sous couvert d'anonymat un médecin de l'hôpital.
"On a décidé ensuite de l’évacuer sanitairement. Il a voyagé sur la Turquie très récemment par un vol régulier. Malheureusement il est décédé dans la nuit de lundi à mardi", a-t-il ajouté.
Le nom d'Amadou Toumani Touré, ancien militaire entré en politique, était associé à la transition démocratique du Mali du début des années 1990.
Amadou Toumani Touré avait lui-même pris part en mars 1991, après des manifestations populaires durement réprimées par le pouvoir, à un coup d'Etat qui avait eu raison du régime de Moussa Traoré, en place depuis 1968.
Il avait pris la tête d'un comité de transition, exercé les fonctions de chef de l'Etat et dirigé l'organisation d'élections. La transition avait débouché en 1992 à l'avènement d'Alpha Oumar Konaré, premier président démocratiquement élu depuis l'indépendance.
Surnommé familièrement ATT, Amadou Toumani Touré avait à son tour été élu président en 2002 et réélu en 2007.
Lire aussi : "IBK", un inconditionnel de l'imparfait du subjonctif confiant en son étoileIl avait été renversé en mars 2012 par un putsch de soldats entrés en mutinerie contre l'incapacité du gouvernement à arrêter l'offensive, dans le nord du pays, de rebelles touareg et l'afflux de jihadistes en provenance des pays voisins.
Loin de stopper l'avancée des indépendantistes et des jihadistes, le coup d'Etat de 2012 avait au contraire précipité la déroute de l'armée. Le nord était alors rapidement tombé sous la coupe des jihadistes avant l'intervention des forces françaises.
Les deux tiers du territoire malien échappent aujourd'hui à l'autorité centrale.
Amadou Toumani Touré disparaît alors que le Mali est à nouveau dans une période de transition, consécutive à un nouveau coup d'Etat militaire, qui a fait tomber le 18 août l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta.
Certains des officiers impliqués dans le putsch du 18 août, dont leur numéro deux, le colonel Malick Diaw, figuraient sur la photo de groupe des putschistes de 2012.
Les putschistes ont mis en place une présidence et un gouvernement de transition et se sont engagés à remettre le pouvoir à des civils élus sous 18 mois.
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