Défaite choc d'un élu républicain critique de Donald Trump

Mark Sanford, le 13 février 2016, à Greenville, Caroline du Sud.

Un élu républicain a subi un revers cinglant mardi après un tweet assassin de Donald Trump, s'inclinant dans la primaire pour défendre son siège à la Chambre des représentants face à une candidate de son parti qui avait vigoureusement critiqué son manque de loyauté envers le président américain.

Vieux loup de la politique, Mark Sanford n'avait, à 58 ans, jusqu'ici jamais perdu une élection, survivant même à un sonore scandale médiatique lié à une liaison extra-conjugale qui a marqué les mémoires aux Etats-Unis.

Depuis l'avion qui le ramenait de Singapour après sa rencontre historique avec Kim Jong Un, Donald Trump est entré avec fracas dans cette campagne locale pour une primaire républicaine en Caroline du Sud, alors qu'il ne restait que quelques heures avant la fermeture des bureaux de vote.

"Mark Sanford ne m'a vraiment pas aidé dans ma campagne pour MAGA", acronyme anglais de son slogan "Rendre à l'Amérique sa grandeur", a-t-il écrit sur Twitter.

Puis de faire allusion aux détails croustillants du scandale qui avait vu Mark Sanford, alors gouverneur de cet Etat du sud-est, disparaître sans donner même signe de vie à son épouse pendant plusieurs jours en 2009. Ayant affirmé vouloir déconnecter pendant une randonnée dans la chaîne américaine des Appalaches, il avait finalement été surpris de retour d'Argentine où il aurait retrouvé sa maîtresse.

"Il sera mieux en Argentine", a ironisé Donald Trump, en annonçant son soutien à son opposante républicaine, Katie Arrington. Après l'avoir remporté peu après minuit mercredi, selon les médias américains, elle devra faire face à un candidat démocrate à l'automne.

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Pendant la campagne, Katie Arrington avait dénoncé le manque de loyauté de Mark Sanford face à Donald Trump, à qui il avait notamment demandé de publier ses déclarations d'impôts. Des critiques qui ont pu jouer dans sa défaite plus que le tweet présidentiel des derniers instants.

L'"effet Donald Trump" a en effet déjà été subi par d'autres républicains critiques de Donald Trump, écartés ou forcés à un deuxième tour par des "trumpistes" lors de ces primaires pour les élections du 6 novembre, qui renouvelleront les 435 sièges de la Chambre et un tiers du Sénat. Les républicains devront défendre leur majorité au Congrès.

Mais le soutien du président américain n'est pas toujours décisif. Le gouverneur de Caroline du Sud, Henry McMaster, parmi les premiers supporteurs de Donald Trump, se voit lui forcé à un deuxième tour après les primaires républicaines de mardi.

Avec AFP