"J'ai aujourd'hui pris connaissance des conclusions de l'enquête à la suite de l'allégation d'un média en ligne, selon laquelle le certificat d'exemption du Service national pour la jeunesse (National Youth Service Corp, NYSC) que j'ai présenté n'était pas authentique", a déclaré la ministre démissionnaire dans sa lettre.
Ces dernières semaines, Mme Adeosun était au cœur d'une polémique après les révélations du site d'informations indépendant Premium Time, qui l'a accusée d'avoir obtenu un faux certificat d'exemption du NYSC.
Dans le cadre d'un programme instauré au début des années 1970 pour promouvoir l'unité entre les groupes multiethniques du Nigeria, après une guerre civile de 30 mois, les diplômés de moins de 30 ans sont censés servir la nation pendant un an.
Mme Adeosun, qui a suivi ses études et a été diplômée à l'étranger à 22 ans, n'est retournée au Nigeria qu'à 34 ans et n'a pas effectué son année de service.
Âgée de 51 ans, la désormais ex-ministre a déclaré qu'elle démissionnait afin de préserver l'intégrité du gouvernement.
Lire aussi : Le Nigeria lève un milliard de dollars en euro-obligations"Cela a été un choc pour moi et je crois que, conformément à l'accent mis par cette administration sur l'intégrité, je dois faire la chose honorable et démissionner", a ajouté Kemi Adeosun, qui avait été nommée par M. Buhari en 2015.
Le président nigérian a accepté la démission de sa ministre, qui était reconnue pour avoir aidé le Nigeria à sortir de la récession.
"Le président a remercié la ministre pour les services qu'elle a rendus à la nation et lui a souhaité bonne chance dans ses futures activités", a déclaré le cabinet présidentiel, ajoutant que la vice-ministre du budget, Zainab Ahmed, gèrerait son portefeuille.
M. Buhari, 75 ans, arrivé au pouvoir en 2015 en promettant de vaincre Boko Haram et en mettant en avant un programme anticorruption, est candidat à sa réélection aux élections de 2019.
Le principal parti d'opposition, le Parti démocratique populaire (PDP), a salué la démission de la ministre mais a réclamé "son arrestation immédiate et des poursuites judiciaires".
Il a aussi souligné que le gouvernement actuel avait tenté de défendre Mme Adeosum dans un premier temps et l'a accusé de "protéger ses nombreux responsables malhonnêtes et corrompus".
La ministre n'a accepté de partir que sous la pression, selon le PDP, qui ajoute que le gouvernement fédéral tentait de "l'aider à échapper à des poursuites".
Avec AFP