Démission du chef de la police après la mort de trois manifestants en Gambie

Des policiers gambiens montent la garde devant la Cour suprême de Gambie à Banjul le 5 décembre 2016.

Le chef de la police gambienne a démissionné jeudi, trois jours après la mort de trois manifestants anti-pollution tués par une unité spéciale de la police.

"L'inspecteur général de la police, Landing Kinteh, a présenté sa démission et elle a été acceptée par le président Adama Barrow", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police, David Kujabie.

Tôt lundi matin, les unités d'intervention de la police (PIU) avaient surgi dans le village de Faraba Banta, à 50 km de Banjul, où les habitants protestent depuis des semaines contre l'exploitation d'un site d'extraction de sable servant à la construction qui, selon eux, pollue les rizières de cette région bordant le fleuve Gambie.

Les policiers avaient tiré à balle réelle sur les manifestants, en tuant deux et en blessant cinq. Un troisième manifestant a succombé à ses blessures mercredi. Seize policiers avaient par ailleurs été blessés.

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Lundi, le bureau de l'Inspecteur général de la police avait indiqué qu'il n'avait pas autorisé le recours à des armes à feu contre les manifestants.

M. Barrow, arrivé au pouvoir dans ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest en janvier 2017, après 22 ans de règne de Yahay Jammeh, se rendra vendredi à Faraba Banta pour participer à la prière et rencontrer le comité villageois de défense de l'environnement à l'origine des manifestations, selon son président, Pa Jobe.

M. Barrow avait condamné mardi les violences policières et promis que justice serait faite et que de tels faits ne se reproduiraient plus.

Des témoins cités par Amnesty International et par Human Rights Watch dans un communiqué conjoint ont affirmé que les unités spéciales de la police étaient intervenues à Faraba Banta alors que des manifestants bloquaient les voies d'accès au site minier et qu'elles avaient tiré sans sommation sur la foule.

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"Cela fait remonter des souvenirs douloureux d'un passé récent", a relevé une chercheuse d'Amnesty, Sabrina Mahtani. "Les Unités d'intervention de la police ont un historique d'un usage excessif de la force sous le règne violent de l'ancien président Jammeh", a ajouté son confrère de Human Rights Watch, Jim Wormington.

Avec AFP