Ebola : au moins 700 maisons en quarantaine après le décès d’un malade en Sierra Leone

Le personnel de santé assis devant une maison dans une zone de quarantaine dnas les instatallations de la Croix Rouge au village de Koidu, district de Kono, dans l'est de la Sierra Leone, le 19 décembre 2014.

La Sierra Leone a annoncé vendredi le placement en quarantaine de 700 maisons dans une zone proche de Freetown après le décès d'un pêcheur atteint d'Ebola et la détection d'au moins 20 malades, alors que l'épidémie recule dans le pays.

"Quelque 700 maisons ont été placées en quarantaine pour une durée de 21 jours dans la zone de pêche et de tourisme d'Aberdeen, dans l'ouest de la capitale, après le décès d'un pêcheur testé positif à Ebola", a affirmé à la presse Obi Sesay, un responsable national de la lutte contre la maladie, sans préciser le nombre de personnes concernées.

"Nous avons découvert au moins 20 cas confirmés ces derniers jours (dans la zone de Freetown) et nous avons ouvert un centre de contrôle pour faire face à la crise. Les populations ne doivent pas céder à la panique. La situation est sous contrôle", a indiqué M. Sesay.

Cette mesure de quarantaine est prise alors que les derniers chiffres indiquaient un recul d'Ebola en Sierra Leone.

Au 8 février, la Sierra Leone comptait 74 nouveaux cas confirmés, contre 80 la semaine précédente, avait indiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS), confirmant une décrue de la maladie depuis plusieurs semaines.

L'OMS avait cependant prévenu mercredi que l'augmentation du nombre de cas en Guinée, passés à 65 contre 39 une semaine auparavant, et "la transmission répandue qui continue en Sierra Leone soulignent les défis considérables qui doivent encore être surmontés pour parvenir à un nombre de zéro cas".

Freetown avait levé le 23 janvier toutes les mesures de quarantaine en raison du recul de la maladie, qui a fait depuis décembre 2013 quelque 9.250 morts en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, les trois pays les plus touchés, selon un bilan de l'OMS.

Le maire de Freetown Bode Gibson a déclaré vendredi à la presse être "choqué et déçu" de cette nouvelle tendance de la maladie dans la zone de Freetown, alors que "nous pensions approcher de zéro nouveau cas".

"La levée des restrictions des mouvements de population était destinée à leur permettre de reprendre leur commerce, mais pas de devenir complaisant et irresponsable au point de provoquer une progression de la maladie", a-t-il dit.

La zone d'Aberdeen abrite "un débarcadère qui accueille des pirogues qui viennent de Port Loko", un district voisin de Freetown, qui "est avec Western Area, également dans le voisinage de Freetown, une des zones toujours considérées comme des épicentres de la maladie d'Ebola", a expliqué un habitant.

"On soupçonne des pirogues (venues de ces zones) de transporter nuitamment des malades d'Ebola qui viennent se faire soigner dans la capitale. Ainsi, ce nouveau développement n'est pas une surprise", ajoute-t-il.

En raison de la décrue de l'épidémie, la réouverture des classes, fermées depuis sept mois, est prévue le 30 mars en Sierra Leone. Ce pays d'Afrique de l'Ouest de six millions d'habitants a enregistré plus de 3.300 décès dus à Ebola, selon un bilan de l'OMS.

En Guinée voisine, une grande majorité des élèves, soit 85%, a repris le chemin des classes rouvertes le 19 janvier après plusieus mois de fermeture, a annoncé vendredi le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

Au Liberia, la réouverture des écoles, après plusieurs changements de date, est finalement prévue lundi, a indiqué jeudi le ministère de l'Education.

En raison d'Ebola, les écoles avaient été fermées dans ces trois pays.

Cette épidémie d'Ebola est la pire de l'histoire de la fièvre hémorragique, identifiée en 1976 en République démocratique du Congo (RDC). Elle était partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, avant de se propager dans la région.

Le virus est transmis par contact direct avec les fluides corporels des patients présentant les symptômes, notamment fièvre et vomissements.

VOA/AFP