Des policiers se sont confrontés à des groupes de jeunes hommes armés de bâtons et de pierres ainsi qu'un bus de passagers aux vitres brisées près du quartier de Piazza, dans le nord de la capitale.
L'ambassade britannique a rapporté sur son compte Twitter des troubles dans le même quartier ainsi que sur la place Karl (est) tandis que l'ambassade des Etats-Unis indiquait dans un communiqué qu'elle "examinait des informations faisant état de manifestations et de violences dans Addis Abeba, avec la police déployée en réponse".
Les causes précises de ces échauffourées n'étaient pas connues jeudi soir mais des jeunes manifestants brandir une ancienne version du drapeau éthiopien.
Ce drapeau était devenu l'un des symboles des manifestations antigouvernementales qui avaient poussé l'ancien Premier ministre Hailemariam Desalegn à démissionner et débouché sur la nomination du réformateur Abiy Ahmed, lui-même un Oromo, à la tête du gouvernement.
Les manifestants chantaient: "sortez (dans la rue) et venez défendre votre drapeau".
La presse locale faisait état d'activistes oromo ayant peint le sigle du Front de libération oromo (Oromo Liberation Front - OLF) en plusieurs endroits de la capitale.
Lire aussi : L'Erythrée et l'Ethiopie vont rouvrir leur frontière terrestreDébut juillet, le parlement éthiopien avait retiré l'OLF et deux autres groupes armés de la liste des organisations considérées par Addis Abeba comme "terroristes" et les principaux dirigeants en exil de cet ancien mouvement antigouvernemental sont attendus samedi à Addis Abeba lors d'un meeting public.
Réagissant aux troubles dans la capitale, le Premier ministre a appelé "les uns et les autres à résoudre nos différences à travers le dialogue", dans une déclaration rapportée par la télévision Fana BC, affiliée au pouvoir.
Addis Abeba, une entité administrative à part entière et dont la population est composée d'Ethiopiens originaires des différentes régions du pays, est bordée par la région oromia, majoritairement peuplée d'Oromo.
Une partie de la population oromo défend l'idée que la capitale devrait être intégrée à la région oromia, au risque de susciter des sentiments antagonistes au sein du reste de la population.
Investi en avril, le Premier ministre Abiy Ahmed a amorcé un train de réformes sans précédent depuis plus de 25 ans dans le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, traversé par des conflits intercommunautaires en recrudescence.
Avec AFP