"La structure s'est effondrée mardi vers 10h du matin, après un orage", a déclaré à l'AFP Noah Shemede qui dirige l'établissement, l'un des rares en langue française du bidonville de Makoko, situé dans la capitale économique du Nigeria et plus grande ville d'Afrique.
"Nous avions relocalisé les élèves dans le batiment principal de l'école, situé à environ 150 mètres de là, en mars, parce que des parents s'étaient plaints. Avant cet incident, la structure avait déjà été fragilisée par des orages, alors on avait évacué les 58 élèves, pour les mettre à l'abri du danger", a-t-il poursuivi.
Le batiment en forme de A, sur trois étages, fixé sur 250 barils de plastique vides, était un prototype réalisé par l'architecte nigérian Kunle Adeyemi dont le cabinet, NLE, est basé à Amsterdam.
L'école, qui avait été pensée pour servir aussi de lieu d'échanges et de plateforme culturelle au sein d'une communauté de pêcheurs très pauvre, avait justement été conçue pour pouvoir faire face aux fréquents problèmes d'inondation auxquels sont souvent confrontés les quelque 150.000 habitants de Makoko.
Le bidonville sur pilotis, qui a déjà attiré des photographes du monde entier, a été surnommé "la Venise de l'Afrique", mais l'eau est le seul point commun entre Makoko, un vaste patchwork de toits en tôle et en bâche, plongé dans un halo de fumée opaque -- un mélange de feux de bois et de pollution générée par les groupes électrogènes -- et la romantique cité italienne.
M. Adeyemi a estimé dans un communiqué que l'école flottante avait été utilisé de façon "intensive" pendant trois ans. Il a précisé qu'un nouveau batiment serait construit pour le remplacer.
"Ce prototype a rempli sa mission et nous avons hâte d'en reconstruire une version améliorée", a-t-il ajouté.
Des ouvriers et des habitants tentaient jeudi d'évacuer débris, a constaté un journaliste de l'AFP. M. Shemede a regretté l'absence des autorités.
L'école "est une initiative de la communauté de Makoko. Le bâtiment principal a été construit en 2007-2008 et la structure qui s'est effondrée a été construite en 2012", a-t-il ajouté.
"En tout l'école accueille 259 élèves. Nous voulons que le gouvernement (de Lagos) nous apporte son aide".
Les effondrements d'immeubles sont très courants au Nigeria pendant la saison des pluies, qui commence en mars-avril.
Avec AFP