Les manifestants ont utilisé des bombes incendiaires, mettant le feu à des véhicules appartenant à l'armée. Ils se sont opposés aux forces de sécurité dans les affrontements les plus violents en Egypte depuis la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak en février dernier.
Des centaines d'émeutiers ont affronté la police, certains d'entre eux démolissant la chaussée afin d’en utiliser les pierres comme munitions. A un moment, un véhicule blindé a accéléré en se dirigeant dans la foule, tuant un certain nombre de manifestants. Les violences de dimanche ont aussi coûté la vie à deux soldats.
Les manifestants chrétiens ont déclaré que leur rassemblement pacifique à Choubra, un quartier à majorité copte, a tourné à la violence après que les protestataires ont décidé de marcher en direction du bâtiment abritant la radio-télévision nationale, où des policiers en civil les ont attaqués. Les protestations se sont étendues plus tard à la place Tahrir, le point focal de la révolution de février dernier.
Les médias d'Etat ont indiqué que le Cabinet intermédiaire de l'Egypte s’est réuni en session d'urgence pour discuter de la situation. L'armée devait imposer un couvre-feu nocturne sur la place Tahrir et ses environs entre 2 h et 7 h heure locale.
Ces dernières semaines, des émeutes menées par des foules musulmanes opposées à la construction d’église ont éclaté près de deux églises dans le sud de l'Egypte.
Un affrontement a eu lieu près de la ville d'Assouan, après que des responsables de l'église ont accepté qu’une croix, de même que les cloches de l'église soient retirées, comme l’exigeaient des Salafistes.
Le gouverneur d'Assouan, Mustafa Kamel al-Sayyed, aurait en outre déclaré que cette église n'avait pas d'autorisation légale. Les manifestants ont demandé dimanche le départ du gouverneur après que l'église a été incendiée et partiellement démolie la semaine dernière.
Les chrétiens représentent environ dix pour cent des 80 millions d’Egyptiens. Les chrétiens sont souvent la cible d’extrémistes islamiques violents. Les Coptes avaient rejoint les musulmans au cours des manifestations qui ont vu la destitution de M. Moubarak, mais les troubles sectaires se sont depuis intensifiés.
L'Egypte a envisagé de nouvelles lois destinées à enrayer la violence sectaire, y compris l'interdiction des manifestations dans des lieux de culte et l'utilisation de slogans religieux pour inciter à la haine.
En mai dernier, douze personnes avaient été tuées dans des affrontements sectaires entre musulmans et chrétiens lorsque des rumeurs avaient couru selon lesquelles les chrétiens détenaient une femme qui s'était convertie à l'islam.
Egypte : 24 morts dans des affrontements entre des Coptes et la police au Caire
Il y aurait eu 24 personnes tuées et au moins 200 blessées dimanche. Les chrétiens d’Egypte protestaient contre le récent incendie d'une église, mais la manifestation a dégénéré en émeutes contre le régime militaire.