Malek Adly, interpellé tard jeudi soir, avait apporté son soutien aux rassemblements organisés en avril pour protester contre une décision controversée du gouvernement de rétrocéder deux îles de la mer Rouge, Tiran et Sanafir, à l'Arabie saoudite, a indiqué à l'AFP un de ses avocats Mahmoud Belal.
Le président jouit depuis son élection en 2014 d'une grande popularité mais essuie depuis quelques mois de nombreuses critiques pour sa gestion de la crise économique et la persistance des violences policières.
A l'appel de militants de gauche et laïcs, plus d'un millier de personnes avaient manifesté le 15 avril dans le centre du Caire en demandant la "chute du régime" du président Sissi. Il s'agissait du plus grand rassemblement de contestation du pouvoir depuis deux ans.
La police avait arrêté après cette manifestation et une autre organisée le 25 avril plus de 1.200 militants, dont plusieurs dizaines sont toujours en détention, selon un collectif d'avocats.
M. Adly, un avocat du Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux, a été placé en détention provisoire 15 jours. Il est notamment soupçonné de "tentative de renversement du régime", "diffusion de fausses informations" et "appartenance à un groupe qui cherche à entraver l'application de la loi et de la constitution", selon M. Belal.
"Nous avons demandé quel est ce groupe, qui sont ses membres? Elles (les autorités Ndlr) n'avaient pas de réponses à nous donner", a-t-il ajouté. Il a précisé que M. Adly était accusé de "diffusion de fausses informations" pour avoir affirmé que les deux îles rétrocédées appartenaient à l'Egypte.
Deux journalistes ont été arrêtés début mai pour des accusations similaires, lors d'un raid sans précédent contre leur syndicat. Ce raid a provoqué une levée de boucliers au sein de la presse, qui réclame désormais la démission du ministre de l'Intérieur.
M. Sissi a défendu la rétrocession des deux îles, affirmant que l'Arabie saoudite avait demandé en 1950 à l'Egypte d'assurer la protection des deux îles qui lui appartenaient.
Ex-commandant de l'armée ayant destitué en 2013 son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi, M. Sissi est accusé par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme d'avoir instauré un régime ultra-autoritaire, réprimant implacablement toute opposition qu'elle soit islamiste, laïque ou libérale.
Avec AFP