Les procureurs égyptiens ont demandé samedi le placement en garde à vue pour quatre jours de deux femmes arrêtées dans un appartement où la police a retrouvé des objets appartenant à l'étudiant italien assassiné Giulio Regeni, a annoncé un responsable du parquet.
M. Regeni avait disparu le 25 janvier en plein cœur du Caire et son corps avait été retrouvé 9 jours plus tard, atrocement mutilé et torturé, en bordure d'autoroute dans la banlieue de la capitale.
Les femmes arrêtées sont accusées d'avoir dissimulé un crime et d'être en possession de matériel volé, a indiqué le responsable.
L'Italie a manifesté son incrédulité quant au fait qu'un gang criminel, qui se serait "spécialisé dans l'enlèvement d'étrangers en se faisant passer pour des officiers de police" selon la police égyptienne, soit derrière le meurtre.
"Nous voulons la vérité", a martelé vendredi soir sur son compte Twitter le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, tandis que le parquet de Rome a rejeté les dernières conclusions de l'enquête égyptienne.
La presse italienne et les milieux diplomatiques occidentaux en Egypte soupçonnent des membres des services de sécurité de l'avoir enlevé et torturé à mort. Ce que le gouvernement égyptien dément avec force.
Le procureur de Rome, Giuseppe Pignatone, a estimé dans un communiqué que "les éléments jusqu'alors transmis ne sont pas satisfaisants pour faire la lumière sur la mort de Giulio Regeni. Il convient donc que les investigations se poursuivent".
Selon des sources gouvernementales italiennes, le président du Conseil Matteo Renzi a promis aux parents du jeune étudiant que l'Italie continuerait à faire pression sur l'Egypte pour que soit établie toute la vérité.
Doctorant de 28 ans de l'université britannique de Cambridge, Giulio Regeni travaillait à un mémoire sur les syndicats ouvriers en Egypte.
Avec AFP