Le retour des investisseurs étrangers prendra du temps en Egypte

Monnaie égyptienne dans un bureau de change du Caire, le 3 novembre 2016.

Le retour en force des investisseurs étrangers en Egypte, attendu avec impatience par les autorités pour relancer une économie en berne, risque de prendre du temps en dépit de l'adoption de réformes drastiques, selon des experts.

Depuis la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak, le plus peuplé des pays arabes souffre d'une chute des revenus du tourisme et du ralentissement des investissements.

En novembre, le Fonds monétaire international (FMI) a accordé un prêt de 12 milliards de dollars à l'Egypte, conditionné à l'adoption d'ambitieuses réformes économiques, dont la réduction des subventions d'Etat sur l'énergie.

Une des priorités du gouvernement est maintenant de doper les investissements directs à l'étranger (IDE) que reçoit l'Egypte. Elle en a obtenu seulement 6,8 milliards de dollars pour l'année fiscale se terminant en juin 2016 contre 13,2 milliards de dollars huit ans plus tôt.

Les autorités planchent donc sur une loi qui prévoit des incitations fiscales et la mise en place d'un guichet unique pour faciliter les démarches des entreprises.

Mais selon Hany Farahat, économiste de la Banque d'investissement égyptienne CI capital, "la reprise économique de l'Egypte aura un temps de retard" car "il faudra attendre que le gouvernement mette en application avec succès les réformes décidées".

Pour rétablir la confiance auprès des investisseurs, le gouvernement a libéré en novembre le taux de change de la livre égyptienne, adopté une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et taillé dans les subventions publiques allouées à l'énergie.

"Tout le monde s'attend à ce que 2017 soit une année difficile", reconnaît Walid Allam, responsable financier en Egypte pour le groupe suisse Schindler. "Mais on s'attend à une légère reprise à partir de 2018", pronostique-t-il.

"Les bénéfices de toute décision mettent du temps avant de se réaliser", souligne M. Allam.

Par ailleurs, le retour des investisseurs étrangers à lui seul ne suffira pas à relancer une économie égyptienne qui souffre depuis des décennies d'importants problèmes structurels.

Avec AFP