Ali Abdel-Al s'exprimait dimanche lors d'une séance à l'Assemblée, considérée par les experts comme une simple chambre d'enregistrement pour les décisions du président Abdel Fattah al-Sissi, élu après avoir destitué en 2013 son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi.
"Les membres du Parlement ne doivent pas parler de la politique monétaire de l'Etat pour ce que cela peut avoir de conséquences négatives, et quiconque contreviendra à ces instructions sera transféré devant le comité d'éthique", indique un communiqué publié sur le site du Parlement et citant M. Abdel-Al.
Le président Sissi et la Banque centrale ont été critiqués récemment pour leur politique monétaire, au moment où le pays souffre d'une pénurie de dollars qui a entraîné une hausse des prix ou une pénurie de certains produits, notamment des médicaments.
A la mi-mars, la banque centrale égyptienne avait dévalué de 14,3% la livre, promettant une politique de change "plus souple".
Certains députés ont défendu les propos de M. Abdel-Al.
"Le président du Parlement a demandé aux députés de ne pas diffuser des rumeurs ou des informations erronées qui peuvent nuire à l'économie nationale", a justifié le député Moustafa Bakri, qui fait partie de la coalition "Pour l'amour de l'Egypte", soutenant les autorités.
"C'était un conseil, pas une menace, et nous en tant que députés on accepte les conseils", a renchéri Magdy Bayoumi, député du parti libéral Wafd.
Certains députés ont toutefois dénoncé les propos de M. Abdel-Al.
"Il n'est pas un tuteur. Tout député a le droit de s'exprimer sur les politiques publiques, dont fait partie la politique monétaire", a indiqué Ahmed Al-Tantawy. "On est des députés, par des collégiens".
L'économie égyptienne est en crise depuis la révolte de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir et les attentats jihadistes qui se sont multipliés depuis la destitution de M. Morsi ont durablement chassé touristes et investisseurs étrangers.
Avec AFP