La Cour de cassation a acquitté Ahmed Nazif qui avait été condamné à trois puis cinq ans de prison en 2012 et 2015 par deux tribunaux pour avoir profité de sa position sous le mandat de l'ancien Raïs afin de se bâtir une fortune de quelque huit millions d'euros.
Les deux condamnations ont été annulées par la Cour de cassation qui a émis mercredi son jugement final, qui n'est plus susceptible d'aucun appel, selon un responsable judiciaire et l'avocat de M. Nazif, Me Waguih Abdel Malak.
M. Nazif avait également été acquitté en février 2015 dans une autre affaire pour son rôle supposé dans l'attribution de contrats d'importation de nouvelles plaques d'immatriculation pour les voitures égyptiennes.
De nombreux hauts responsables du régime Moubarak, renversé en février 2011, ont été jugés pour corruption avant d'être acquittés pour la plupart.
Mercredi également, un tribunal a condamné la militante Sana Seif à six mois de prison, après qu'elle ait bénéficié l'année dernière d'une grâce présidentielle pour une autre affaire.
Elle a été rattrapée par la justice à l'occasion d'une nouvelle vague de répression visant des militants laïcs ayant appelé à manifester contre le pouvoir pour protester contre la rétrocession de deux îles à l'Arabie saoudite.
Des dizaines de personnes ont été arrêtées durant les jours ayant précédé la manifestation du 25 avril au Caire que la police a dispersée à coups de grenades lacrymogènes.
Sana Seif était suspectée d'incitation à manifester, en violation d'une loi controversée interdisant tout rassemblement public qui ne serait pas préalablement autorisé par le ministère de l'Intérieur. Elle a été condamnée pour "insulte à un membre du parquet", selon une source judiciaire.
Sana Seif avait été graciée en 2015 après une condamnation en décembre 2014 à deux ans de prison pour une manifestation en face du palais présidentiel au Caire.
Depuis que le président Abdel Fattah al-Sissi, alors chef de la toute puissante armée, a destitué en 2013 l'islamiste Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu en Egypte, des centaines de manifestants pro-Morsi ont été tués tandis que de nombreux opposants laïcs et libéraux étaient emprisonnés.
Le frère de Sana Seif, Alaa Abdel Fattah, figure de la révolte de 2011, est sous les verrous depuis plus d'un an.
Avec AFP