L'ultraconservateur Ebrahim Raïssi a remporté la présidentielle iranienne avec 61,95% des voix au premier tour, selon les résultats définitifs annoncés samedi par le ministre de l'Intérieur, Abdolfazl Rahmani Fazli, au lendemain de la tenue de l'élection.
Le taux de participation s'est établi à 48,8%, a précisé le ministre, soit la plus faible mobilisation enregistrée pour un scrutin présidentiel depuis l'instauration de la République islamique en 1979.
Abdolnasser Hemmati, l'un des trois autres candidats en lice, a reconnu sa défaite face au chef du pouvoir judiciaire.
"J'espère que votre gouvernement, sous la direction du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, apportera confort et prospérité à notre nation", a déclaré l'ancien directeur de la banque centrale Abdolnasser Hemmati dans une lettre, selon les médias.
Au départ, sept candidatures avaient été validées pour la présidentielle, mais trois candidats se sont retirés de la course mercredi.
Selon les analystes, une grande partie de l'électorat iranien semblait désenchantée par ses dirigeants que la population tient pour responsable d'avoir mal géré une économie ravagée par les sanctions américaines, une pandémie prolongée et la corruption.
Les instituts de sondage approuvés par l'État iranien avaient prédit avant l'élection que le pourcentage de participation pourrait se situer dans les 40 %, ce qui constituerait un record de faible participation à une élection présidentielle depuis la révolution islamique de 1979, au cours de laquelle les religieux chiites au pouvoir ont pris le dessus sur une monarchie qui s'effondrait. Le taux de participation le plus bas précédent était de 50 % en 1993.
Le président élu, Ebrahim Raïssi, avait battu campagne en promettant de lutter contre la corruption. Il devient ainsi le premier président iranien à prendre ses fonctions sous le coup de sanctions américaines. Washington lui reproche son implication présumée dans les exécutions massives de prisonniers politiques en Iran à la fin des années 1980.