Elections : les Burkinabè ont voté dans le calme

Les Burkinabè font la queue dans un bureau de vote de Ouagadougou, le 29 novembre 2015. (VOA/Bagassi Koura)

Selon Marcel Tankaono, président du Mouvement du 21 avril 2013 interrogé par VOA Afrique, le scrutin de dimanche s'est bien déroulé "dans l'ensemble". Le dépouillement a déjà commencé.

Les Burkinabè ont voté dans le calme, dimanche 29 novembre, pour désigner leur nouveau président, un "scrutin historique" organisé un an après la chute de Blaise Compaoré, arrivé par un coup d'Etat à la tête du Burkina Faso qu'il a dirigé 27 ans.

Quelque 5,5 millions d'électeurs étaient appelés à participer à ce scrutin couplé à des législatives. Il doit tourner la page de la transition mise en place après l'insurrection populaire qui a chassé Blaise Compaoré en octobre 2014, alors qu'il tentait de modifier la Constitution pour pouvoir briguer un nouveau mandat.

La plupart des bureaux ont fermé à 18 h (locale et GMT) et selon une source sécuritaire, le scrutin s'est déroulé sans incident majeur.

"Une fois que le grand manitou n'est pas là, c'est plus libre et plus démocratique", se félicitait un électeur, Ousmane François Ouedraogo, 65 ans, en référence au "beau Blaise", exilé en Côte d'Ivoire voisine.

Résultats provisoires lundi soir

Dans de nombreux bureaux, le dépouillement s'effectuait à la lampe tempête ou de poche. Les résultats provisoires devraient être annoncés dès lundi soir, selon la commission électorale.

Selon l'entourage de plusieurs candidats, quelques dysfonctionnements ont été recensés: certains bureaux n'ont pas ouvert à l'heure, d'autres ne disposaient pas de bulletins ou d'urnes. Certains critiquaient aussi la lenteur des opérations de vote.

Le président du Mouvement du 21 avril 2013, Marcel Tankaono, estime de son côté que "dans l’ensemble, les votes se sont bien déroulés" même si "on ne peut rien prédire sur le comportement des candidats à la présidentielle". Ecoutez son témoignage pour VOA Afrique.

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Marcel Tankoano, président du Mouvement du 21 avril 2013, au micro d'Issa Napon

Bonne humeur

Pendant toute la journée, les Burkinabè ont fait la queue pour voter dans la bonne humeur. "Je suis content d'avoir pu voter. Je veux que le candidat pour lequel j'ai voté s'occupe de nous, nous trouve du travail", expliquait Omar Tiemtoré, 39 ans.

Le taux de participation devrait être supérieur aux scores des élections de l'ère Compaoré (autour de 50 %), selon plusieurs observateurs.

Au bureau 3 de la Patte d'Oie II de Ouagadougou, le taux de participation était en fin de journée de 58,03 % tandis que le dépouillement commençait sous le regard d'une dizaine d'observateurs et de délégués de partis.

Razak Sawadogo, commerçant, s'est porté volontaire pour le dépouillement: "Je le fais pour mon pays. Je ne l'aurais pas fait sous Compaoré. Cette fois-ci, on croit au résultat qui va sortir".

Initialement prévues le 11 octobre, ces élections ont été reportées en raison d'un putsch le 17 septembre, porté par l'ancien bras-droit de M. Compaoré, le général Gilbert Diendéré. Le coup d'Etat avait été mis en échec par la mobilisation de la population et de l'armée loyaliste.

L'attente est grande dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest d'un peu moins de 20 millions d'habitants, qui veut voir dans ce scrutin le début une longue ère démocratique.​

AFP