Emoi de la presse malgache, suite à l'incarcération de deux journalistes

(Photo AP)

La presse malgache, en émoi suite à l’arrestation de deux journalistes dont la publication avait diffusé une lettre d’un lecteur accusant trois ministres d'être complices d'un trafic de bois de rose.

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Ecoutez Clea Kahn-Sriber de RSF

Une cinquantaine de journalistes ont manifesté mardi à Antananarivo contre leur incarcération.

Le directeur de la publication du journal Madagascar Matin, Jean-Luc Rahaga, et son rédacteur en chef, Didier Ramanoelina, ont été arrêtés lundi pour « diffamation publique et délit de presse ». Ils risquent une peine de prison.

Madagascar Matin a publié la semaine dernière une lettre de lecteur accusant trois ministres d'être impliqués dans les trafics de bois de rose. L’un d’eux Rivo Rakotovao, a porté plainte.

« RSF condamne absolument cette incarcération de ces deux journalistes », a déclaré Cléa Kahn-Sriber, responsable pour l’Afrique à Reporters sans Frontières. Dans une interview avec la Voix de l’Amérique (VOA), elle a souligné « qu’en aucun cas n’est-il justifiable que des journalistes se retrouvent derrière les barreaux pour une histoire de diffamation ».

Certes, le ministre qui a porté plainte a le droit de la faire, plutôt que d’opter d’abord pour le droit de réponse, a-t-elle poursuivi. « Mais en quoi est-ce que ces deux journalistes qui ont publié une lettre sont un danger pour la société et doivent se retrouver derrière les barreaux ? Pour nous c’est une réaction absolument disproportionnée et qui en fin de compte dissimule assez mal une manœuvre politique d’intimidation féroce contre ces deux journalistes ».