Emotion à Séville, dont l'entraîneur Berizzo souffre d'un cancer

Un autre match à gagner pour Eduardo Berizzo: l'entraîneur argentin du Séville FC, âgé de 48 ans, souffre d'un cancer de la prostate, a annoncé son club mercredi, provoquant une vague de soutien dans le football espagnol, ému et solidaire.

En quelques heures, Séville est passé de l'ivresse d'une folle remontée réussie contre Liverpool en Ligue des champions (3-3) à la douleur d'apprendre la maladie du technicien, nommé cet été sur le banc andalou.

"Il a été diagnostiqué à Eduardo Berizzo un adénocarcinome de la prostate", a écrit le club dans un communiqué.

Séville n'a pas précisé dans l'immédiat quel impact aurait la maladie sur le quotidien de son entraîneur: "De futurs examens permettront de décider quelles sont les étapes à suivre dans le cadre de son traitement", peut-on lire.

Le président de Séville, José Castro, a néanmoins assuré que le club ne comptait pas changer de technicien et maintenait toute sa confiance à Berizzo, sous contrat jusqu'en 2019. L'Argentin a d'ailleurs dirigé normalement la séance d'entraînement de mercredi.

'Que tout reste normal'

"Berizzo est solide et il attend le traitement qu'il doit suivre. C'est une question d'ordre privé et nous réaffirmons clairement qu'il est notre entraîneur", a dit le dirigeant au micro de la radio du club.

"Nous allons le soutenir et l'entourer parce que nous sommes certains que son problème se règlera. Lui souhaite que tout reste normal. Il est motivé et aborde cette situation avec naturel", a poursuivi Castro.

Mardi soir, le technicien argentin a assuré ses obligations médiatiques après la rencontre sans rien laisser paraître, alors que selon Castro, ses joueurs avaient été mis au courant dès samedi dernier après la victoire contre le Celta Vigo (2-1) en Liga.

Certains joueurs ont dédié mardi la "remontada" (remontée) contre Liverpool à leur entraîneur, à l'image de l'Argentin Ever Banega, qui a vanté l'état d'esprit irréprochable montré par l'équipe andalouse en seconde période.

"Nous devions revenir sur le terrain avec une autre attitude, pour les supporters et pour l'entraîneur", a dit le milieu argentin.

Solidarité

Cette annonce vient doucher l'enthousiasme du club sévillan, 5e du Championnat d'Espagne après 12 journées et toujours en course pour la qualification en huitièmes de finale de Ligue des champions.

L'annonce de la maladie du technicien argentin a provoqué une vague de solidarité en Espagne, avec beaucoup de messages sur internet accompagnés du mot-clé #FuerzaBerizzo ("Courage Berizzo") ou #AguanteToto ("Tiens bon Toto").

"Courage Coach, tu as tout notre soutien", a écrit sur Twitter l'attaquant français Wissam Ben Yedder, auteur d'un doublé mardi contre Liverpool.

Le Real Madrid, le FC Barcelone ou l'Atletico Madrid, entre autres, ont également publié des messages de soutien, au même titre que l'Olympique de Marseille, dont Berizzo a été joueur (1999-2000).

"Tout mon appui pour Eduardo Berizzo dans ces moments délicats", a pour sa part écrit le sélectionneur espagnol Julen Lopetegui sur Twitter. "C'est un collègue qui a assez de caractère pour gagner cette bataille, et bien d'autres."

L'Espagne du football a déjà été confrontée par le passé au cas d'un entraîneur de première division souffrant d'une grave maladie. Tito Vilanova, entraîneur du FC Barcelone (2012-2013), avait été victime d'un cancer des glandes salivaires qui l'avait contraint à prendre du recul par rapport au terrain.

Ayant quitté ses fonctions pour raisons de santé à l'été 2013 après avoir décroché le titre de champion d'Espagne, Vilanova est décédé en avril 2014, à l'âge de 45 ans.

Un autre cas a provoqué beaucoup d'émotion en Espagne ces derniers mois, celui du défenseur de l'Athletic Bilbao Yeray Alvarez (22 ans), opéré en décembre 2016 d'un cancer des testicules.

Avec AFP