En Centrafrique, prison avec sursis pour deux Français arrêtés pour détention d'armes

Tribunal de grande instance de Bangui, le 16 octobre 2017. VOA / Freeman Sipila

La justice centrafricaine a condamné deux ressortissants français, arrêtés en juin pour détention d'armes, à deux ans de prison avec sursis, assortis d'une amende de 5 millions de CFA et ordonné leur remise en liberté.

Les deux hommes ont été condamnés pour "détention illégale d'armes et munitions de guerre", selon le procès-verbal de la cour d'appel de Bangui consulté par l'AFP. Le document notifie une "levée de mandat de dépôt" en infirmant le jugement prononcé fin juillet en première instance. A l'époque de leur arrestation, les médias locaux avaient évoqué des "mercenaires" liés à des groupes armés, interpellés avec une importante quantité d'armes et de devises, en les présentant comme des "Franco-Algériens".


Le site pro-russe Ndjoni Sango avait à l'époque affirmé que la perquisition de leur domicile, voisin de la résidence de l'ambassadeur de France, avait "permis de saisir des armes de guerre de marque AK 47, des munitions de gros calibre, des grenades, des casques militaires balistiques, des dizaines de millions de francs CFA, des passeports de différents pays et des tenues militaires".

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Selon des sources citées par RFI après l'arrestation, les deux hommes inscrits sur les registres consulaires français depuis 2017 "étaient impliqués dans le secteur minier avec des opérateurs économiques étrangers mais aussi avec des personnalités politiques centrafricaines importantes, ce qui leur permettait jusque-là de jouir d'une protection rapprochée". La Centrafrique, pays parmi les plus pauvres du continent africain et affligé par une succession de guerres civiles, coups d'Etat et régimes autoritaires depuis son indépendance de la France en 1960, est en proie à des guérillas multiformes menées par des rebelles ou des groupes armés.


L'armée est soutenue par des mercenaires du groupe russe Wagner, ou son successeur Africa Corps. La montée en puissance russe en RCA s'est accompagnée d'une certaine disgrâce de la France, ex-puissance coloniale, mais les relations commencent à s'apaiser. Les Russes se sont imposés comme l'un des principaux partenaires sécuritaires du gouvernement, tandis que les derniers militaires français ont quitté le pays en décembre 2022.