Rencontre Kerry - Sissi en Egypte

Le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi (d) rencontre le secrétaire d'Etat américain John Kerry au palais présidentiel au Caire, en Egypte, le mercredi 18 mai 2016. (AP Photo / Amr Nabil)

Le secrétaire d'Etat américain a rencontré le président égyptien, qui s'est dit prêt à aider à relancer le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens.

Le chef de l'Etat égyptien avait affirmé que son pays était prêt à "fournir tous les efforts" pour contribuer à une solution au conflit israélo-palestinien, estimant que les deux parties se trouvaient face à une "réelle opportunité" pour y mettre fin.

Lors de leur entretien, M. Kerry a exprimé son "appréciation" pour les propos de M. Sissi, y voyant un "soutien fort pour faire avancer la paix israélo-arabe", selon un porte-parole du Département d'Etat, Mark Toner.

Auparavant, un haut responsable américain avait indiqué aux journalistes accompagnant M. Kerry que le secrétaire d'Etat souhaitait "en savoir un peu plus, de la bouche même du président, concernant le rôle qu'il voulait jouer" dans la relance du processus de paix israélo-palestinien.

La dernière tentative de faire avancer le processus, menée par John Kerry lui-même, a échoué en avril 2014 et depuis il est au point mort.

Après avoir aussi évoqué avec M. Sissi les conflits en Syrie et en Libye, M. Kerry s'est envolé pour Bruxelles où il doit assister à une réunion de l'Otan.

Avant de quitter Le Caire, M. Kerry a toutefois réitéré l'engagement des Etats-Unis "pour aider l'Egypte à lutter contre le terrorisme, renforcer sa croissance économique et consolider ses institutions démocratiques", selon M. Toner.

M. Sissi est régulièrement accusé par les défenseurs des droits de l'Homme d'avoir instauré un régime ultra-répressif depuis qu'il a destitué en 2013 son prédécesseur islamiste élu Mohamed Morsi.

Mardi, le président égyptien avait également estimé qu'une paix durable entre Israéliens et Palestiniens permettrait de réchauffer les relations entre son pays et Israël.

L'Egypte est devenue en 1979 le premier pays arabe -et l'un des deux seuls à ce jour avec la Jordanie- à avoir signé un accord de paix avec Israël.

Les relations entre les deux pays restent toutefois un sujet sensible dans l'opinion publique et les médias égyptiens.

Les Etats-Unis estiment que l'heure n'est pas encore venue pour des négociations directes israélo-palestiniennes, préférant faire pression sur les deux parties afin de calmer les tensions actuelles et établir un climat de confiance propice à des discussions.

Mais à l'instar de la France et maintenant de l'Egypte, plusieurs pays au sein de la communauté internationale s'impatientent et appellent à accélérer le processus pour éviter l'enlisement du conflit.

Paris tente ainsi actuellement de mettre sur pied une conférence internationale pour relancer le processus de paix. Une réunion ministérielle internationale sur le sujet, initialement prévue fin mai à Paris, a été reportée au moins de juin pour permettre à M. Kerry d'y assister.

"Nous l'avons répété à plusieurs reprises, les négociations sont la seule voie pour résoudre le problème. Nous avons dit également qu'à ce stade, nous ne cherchons pas à relancer les négociations par nous-même", a précisé le haut responsable américain.

Ces derniers mois, Israël a été très critiquée pour la construction de nouvelles colonies dans les Territoires palestiniens tandis que les attaques au couteau par des Palestiniens contre des Israéliens se sont multipliées. Une flambée de violence qui rend difficile une reprise des négociations.

"Nous avons exprimé très clairement nos préoccupations concernant certaines mesures prises sur le terrain, qui remettent en question la viabilité d'une solution à deux Etats", a souligné le responsable américain, en référence notamment à la colonisation.

Avec AFP