M. Browder, patron du fonds d'investissement Hermitage Capital, ainsi qu'un de ses associés, Ivan Tcherkassov, ont été reconnus coupables de "faillite délibérée" et d'"évasion fiscale" par le tribunal Tverskoï de la capitale russe.
Les deux hommes, qui se trouvent à l'étranger et refusent de revenir en Russie depuis le début de cette affaire controversée, ont également été condamnés à un total de 4,2 milliards de roubles d'amende (60,7 millions d'euros).
Sergueï Magnitski, juriste russe devenu un symbole de la lutte contre la corruption, avait été arrêté en 2008 après avoir dénoncé une vaste machination financière de 5,4 milliards de roubles ourdie, selon lui, par des responsables de la police et du fisc au détriment de l'Etat russe et de Hermitage Capital.
Décédé en 2009 en prison à l'âge de 37 ans après avoir été battu et privé intentionnellement de soins selon une expertise sans effet juridique, le juriste a été condamné en 2013 par la justice russe pour "évasion fiscale à grande échelle", malgré sa mort.
William Browder fait depuis campagne pour que des sanctions internationales soient prises contre les personnes impliquées dans la mort du juriste, qui n'ont pas été inquiétées par la justice russe.
"Cette dernière condamnation est un signe du désespoir de (président russe Vladimir) Poutine", a affirmé pour sa part M. Browder, dans un commentaire envoyé à l'AFP, en accusant les autorités russes de chercher ainsi à l'empêcher de poursuivre sa campagne en faveur des sanctions contre Moscou.
William Browder avait déjà été condamné par contumace à neuf ans de camp en 2013 par le même tribunal pour "évasion fiscale à grande échelle en bande organisée".
"Le Parquet n'a pas cessé et ne cessera pas d'exiger l'extradition de Browder vers la Russie", notamment auprès d'Interpol, a indiqué le procureur Mikhaïl Renitchenko, cité par les agences russes.
La Russie a délivré un mandat d'arrêt contre M. Browder et réclamé son extradition, mais Interpol a refusé de valider cette demande, estimant que ce dossier était "principalement de nature politique".
L'affaire Magnitski avait provoqué un scandale dans les relations entre Moscou et Washington, bien avant l'Ukraine et la Syrie, les autorités américaines ayant décrété des sanctions contre les responsables russes impliqués dans cette affaire et dans d'autres violations des droits de l'homme.
Avec AFP.