Andrew Groves a été inculpé par une commission spéciale anti-corruption mise en place par la présidence après la publication le 11 mai par l'ONG britannique Global Witness d'un rapport accusant la compagnie dont il est le PDG de pratiques de corruption pour obtenir ou sécuriser des permis d'exploitation au Liberia et en Guinée.
Outre M. Groves, cette inculpation, dont les charges exactes n'ont pas été divulguées, vise Richard Tolbert, ancien chef de la Commission nationale des investissements, chargée de superviser l'attribution des concessions et l'ex-directeur de Sable Mining pour le Liberia, Klaus Piprek, de nationalité sud-africaine, selon un communiqué de la commission spéciale.
Un avis de recherche a été lancé auprès d'Interpol contre les citoyens étrangers inculpés, précise la commission, en référence à MM. Groves et Piprek.
L'ancienne vedette britannique de cricket Philippe-Henri Edmonds, dit Phil Edmonds, cofondateur de la compagnie, est désigné comme "complice", sans être inculpé.
Le chef du parti au pouvoir Varney Sherman, ancien avocat de Sable Mining et le président de l'Assemblée nationale Alex Tyler ont déjà été inculpés pour "crimes économiques" et arrêtés en mai dans cette affaire, puis remis en liberté sous caution.
Les personnes mises en cause jusqu'à présent ont démenti toute malversation ou affirmé ne pas en avoir eu connaissance.
"Lorsque la présidente (Ellen Jonhson Sirleaf) a annoncé que le Liberia était ouvert aux investissements, elle ne voulait pas dire qu'il était à vendre", a déclaré le chef de la commission d'enquête présidentielle, Jonathan Koffa, cité dans le communiqué.
Par le passé, Mme Sirleaf elle-même a été la cible d'accusations de corruption et de népotisme, en particulier en faveur de ses fils.
Le nom de son beau-fils, Fombah Sirleaf, chef des services de renseignement libériens, apparaît d'ailleurs dans le rapport comme bénéficiaire de milliers de dollars de frais - notamment de voyages et de téléphone.
Au total, Global Witness accuse la compagnie minière d'avoir payé près de 960.000 dollars (plus de 855.000 euros) à plusieurs responsables libériens ou à leurs proches entre 2010 et 2012 pour s'assurer leurs faveurs en vue de l'obtention de concessions pour l'extraction de minerai de fer.
Avec AFP