"Cet homme est actuellement en détention préventive, n'est-ce pas ? Oui, il est écroué. A vrai dire, il faudrait que la justice rende sa décision au plus vite", a déclaré M. Erdogan lors d'un meeting à Kocaeli (nord-ouest).
A deux semaines d'élections anticipées cruciales qui s'annoncent serrées, le président turc multiplie les attaques contre M. Demirtas, chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).
Incarcéré depuis novembre 2016 et visé par plusieurs procédures judiciaires, notamment pour des accusations d'activités "terroristes" qu'il rejette, M. Demirtas risque plus de 142 ans de prison.
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M. Erdogan accuse notamment M. Demirtas d'être responsable de la mort de plusieurs dizaines de personnes lors de manifestations ayant viré au bain de sang en octobre 2014.
Les principaux opposants de M. Erdogan ont appelé à la libération de M. Demirtas pour lui permettre de faire campagne pour les élections présidentielle et législatives anticipées du 24 juin. En vain.
"Son parti fait campagne pour lui. C'est plus qu'il ne mérite", a lancé le président turc.
Alors que M. Erdogan critiquait M. Demirtas, une partie de la foule des sympathisants venus l'écouter s'est mise à scander "peine de mort !".
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"Comme je l'ai déjà dit à ce sujet, si le Parlement m'avait soumis une telle proposition, je l'aurais déjà approuvée depuis longtemps", a répondu le président turc, qui agite épisodiquement le rétablissement de la peine capitale abolie en 2004.
Depuis sa cellule dans une prison d'Edirne (nord-ouest), M. Demirtas, un charismatique avocat âgé de 45 ans, tente tant bien que mal de faire campagne, misant sur les réseaux sociaux et l'activisme des militants du HDP.
Il a réagi dimanche via Twitter aux attaques croissantes de M. Erdogan, dénonçant des "calomnies méprisables". "Face à votre bassesse, le peuple donnera en mon nom la réponse la plus éclatante dans les urnes le 24 juin", a-t-il dit.
Avec AFP