Erdogan jure de braver les "menaces" américaines concernant le pasteur détenu

Le président américain Donald Trump s'entretient avec le président turc Recep Tayyip Erdogan au siège de l'OTAN à Bruxelles, Belgique, 11 juillet 2018

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est juré samedi de répondre aux "menaces" des Etats-Unis concernant le pasteur américain détenu en Turquie, alors que la tension monte entre les deux alliés de l'Otan et que la livre turque s'est fortement dépréciée face au dollar.

"Il est mauvais d'oser mettre la Turquie à genoux avec des menaces concernant un pasteur", a lancé le dirigeant turc lors d'un rassemblement à Unye, sur les rives de la Mer noire. "Honte à vous, honte à vous. Vous échangez votre partenaire stratégique de l'Otan pour un prêtre", a-t-il ajouté.

Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi le doublement des taxes douanières sur l'acier et l'aluminium en provenance de Turquie, augmentant encore la pression sur l'économie de ce pays.

La livre turque a chuté de 16% face au dollar vendredi.

La Turquie entretient des relations à couteaux tirés avec les Etats-Unis, envenimées encore par la détention ces deux dernières années du pasteur Andrew Brunson et par d'autres différends.

"S'ils ont le dollar, nous avons Allah", a lancé Recep Tayyip Erdogan, en appelant les Turcs à ne pas s'affoler face à la montée de la devise américaine.

Il a aussi invité les Turcs à faire preuve de solidarité en convertissant leurs réserves cachées en or ou en devises étrangères en livres turques pour gagner la "guerre d'indépendance".

Le président turc a assuré qu'il se conformerait à la loi au sujet du pasteur Brunson. "Nous n'avons pas fait jusqu'ici de concessions en matière de justice et nous n'en ferons jamais", a-t-il dit.

La Maison Blanche a annoncé que les nouvelles sanctions sur la Turquie entreront en application le 13 août.

Sur le plan militaire, les Etats-Unis disposent d'une importante base à Incirlik, dans le sud du pays. Elle est utilisée actuellement comme centre d'opérations contre le groupe jihadiste Etat islamique.

Avec AFP