Espoir à Vienne: un gel microbicide réduit les risques d'infection

Espoir à Vienne: un gel microbicide réduit les risques d'infection

Le gel vaginal microbicide contient un antirétroviral à hauteur de 1%, le Tenofovir, peut réduire de 54% les risques d'infection au VIH chez les femmes.

L’étude a été réalisée en Afrique du Sud auprès de 800 femmes. Le gel vaginal microbicide est efficace quand il est utilisé avant et après le rapport sexuel.

L’essai baptisé Caprisa, financé par l’USAID a été conduit pendant près de 3 années dans ce pays où le taux de prévalence du VIH est des plus élevés dans le monde.

Espoir à Vienne: un gel microbicide réduit les risques d'infection

« C’est vraiment un moment historique, a dit Robert Clay, directeur exécutif du Département HIV/Sida de l’USAID. Notre agence, avec l'appui du président Obama, continuera à travailler avec le PEPFAR et d’autres partenaires, organisations et nations pour que ce produit soit a la portée des femmes et des filles a travers le monde et dans les zones les plus pauvres ».

Autre réactions: les malades du sida et la société civile ont applaudi cette percée qui permettrait notamment aux femmes africaines - elles représentent 60 % de la contamination du continent, en Afrique subsaharienne – de changer la donne. «Nous donnons de l'espoir aux femmes », s'est réjoui Michel Sidibé, directeur exécutif d’ONUSIDA.

Autre bonne nouvelle pour les femmes et l’Afrique, au troisième jour des travaux de la conférence de Vienne: l’annonce faite par l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé qui recommande, pour la première fois, que les mères enceintes soient testées de façon précoce. Elle demande également de débuter de façon plus précoce le traitement antirétroviral chez les femmes infectées par le VIH. Troisièmement, la mère et l’enfant peuvent prendre des ARV pendant l'allaitement pour prévenir la transmission du virus. Aussi: les enfants seront testées des les premières 4 à 6 semaines de leur naissance et, s’ils sont infectés, le traitement commence immédiatement.

Espoir à Vienne: un gel microbicide réduit les risques d'infection

Le docteur Gottfried Hirnshall, directeur du Département HIV à l’Organisation mondiale de la santé reconnaît que ce n’est pas suffisant pour éradiquer la transmission mère/enfant d’ici 2015. «Il faut une stratégie globale et concertée qui appui les programmes de santé nationaux afin de mettre en œuvre ces mesures annoncées», a-t-il souligné au micro de la VOA.

Le thème de cette conférence de Vienne : « les droits ici et maintenant » met l’accent sur les personnes vulnérables, les séropositifs, les prisonniers, les transsexuels, les homosexuels, ou encore les prostituées. La question était à la Une également avec un zoom sur les droits des homosexuels.

Ils sont 19 fois plus exposés au virus VIH, ont rappelé les experts. Joël Gustave Nana, est directeur exécutif de la coalition africaine des hommes pour la santé et les droits sexuels, a explique au micro de la VOA que « les lois qui pénalisent les personnes ayant des relations avec des personnes du même sexe, la difficulté d’accès à la prévention, aux traitements et soins, et à la justice, ne leur permet pas souvent de se protéger ».

En Afrique près de 40 pays criminalisent l’homosexualité. Au Soudan et dans le Nord du Nigeria notamment, les relations entre personnes du même sexe sont passibles de la peine de mort. Ce qui complique la tâche des Organisations internationales comme ONUSIDA.

«C’est un véritable défi. Et nous pensons que la première chose à faire est que la société civile et les gouvernements sachent que ces lois sont toujours en vigueur et comprennent pourquoi ils n’arrivent pas à éradiquer l’épidémie » a dit à la VOA, Paul Delay, directeur exécutif adjoint d’ONUSIDA.

ONUSIDA, a précisé Mr. Delay aide ces pays à comprendre que ces lois et politiques discriminatoires ne rendent pas service au combat contre le sida. Autre recommandation: les responsables des programmes de santé nationaux doivent d'abord détecter les foyers d’infection et une fois ils déterminent que la population homosexuelle est la plus touchée, il faudra penser à investir dans des initiatives de soutien afin que ces personnes vulnérables puissent avoir accès à la prévention, se protéger, protéger leurs partenaires et leurs familles.

Des travailleurs du sexe manifestent à Vienne

Des conférences de cette troisième journée chargée en émotion, ont été interrompues par une manifestation. «Le PEPFAR tue les travailleurs du sexe », scandaient les manifestants. Il dénoncent ce qu’ils appellent les politiques discriminatoires de cet important programme, lancé par l’ancien président Bush et, qui disent-ils leur interdit la distribution de préservatifs, leurs activités étant jugées illégales.

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