Ces affirmations "ne s'appuient sur aucune réalité", a répondu à l'AFP Getachew Reda, porte-parole des autorités rebelles du Tigré. Des pourparlers sont en cours à Nairobi sur la mise en oeuvre de l'accord, notamment le désarmement des rebelles, le rétablissement de l'autorité fédérale au Tigré et l'acheminement de l'aide. Un travailleur humanitaire basé au Tigré a également démenti toute arrivée d'aide sur place.
Redwan Hussein, conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Abiy Ahmed, a affirmé que vendredi matin que "70% du Tigré est sous le contrôle de l'ENDF", la Force de défense nationale éthiopienne. Il n'a pas précisé si ce pourcentage datait d'avant l'accord ou si des territoires avaient déjà été transférés par les autorités rebelles, comme le prévoit l'accord de paix.
"L'aide afflue comme jamais auparavant, même dans les zones non contrôlées par l'ENDF" du Tigré et "les services sont rétablis", a-t-il également affirmé.
L'accès à une partie du nord de l'Ethiopie, dont le Tigré, est interdit aux journalistes et il est donc impossible de vérifier ces assertions et de connaître les positions précises des belligérants avant l'accord de paix.
Lire aussi : Satisfaction prudente en Éthiopie après l'accord de paix au TigréLa reprise des combats fin août avait interrompu le gros de l'acheminement de nourriture et de médicaments, déjà insuffisant auparavant, et la région est depuis plus d'un an privée de services de base (électricité, télécommunications, banques...)
Selon M. Redwan "35 camions de nourriture et trois camions de médicaments sont arrivés à Shire", grande ville du nord-ouest du Tigré, sous contrôle des forces fédérales et de l'armée érythréenne alliée depuis mi-octobre et "les vols sont autorisés".
"Ce que tweete M. Redwan est complètement faux, absolument aucune aide n'est autorisée à entrer à Shire", a affirmé à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, une source humanitaire basée dans la ville, "aucun service n'a été rétabli et aucun vol n'est autorisé".