Ce vendredi marque le deuxième anniversaire de la guerre extrêmement meurtrière entre le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles du Tigré qui a ravagé le nord de l'Ethiopie.
"Un drone éthiopien a attaqué des civils hier à Maychew, au Tigré", a affirmé sur Twitter Kindeya Gebrehiwot, un porte-parole des autorités rebelles, faisant également état de "bombardements d'artillerie sur la ville ayant tué et blessé des civils".
Il a ajouté que "cela s'est passé après la signature de l'accord de paix à Pretoria", conclu entre le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles tigréens, sous l'égide de l'Union africaine (UA).
Ces informations n'ont pu être vérifiées de source indépendante, l'accès au Nord de l'Ethiopie étant interdit aux journalistes et les réseaux de télécommunications très aléatoires au Tigré, quasi-coupé du monde depuis plus d'un an. Sollicités par l'AFP, ni le gouvernement éthiopien, ni l'UA n'ont réagi dans l'immédiat à ces accusations et M. Kindeya n'a pu être joint.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a participé vendredi à une réunion durant laquelle son conseiller à la sécurité nationale Redwan Hussein a présenté l'"Accord pour une paix durable via une cessation permanente des hostilités" signé à Pretoria, selon le média Fana BC, proche du gouvernement.
Participaient à cette réunion les présidents des deux chambres du Parlement, les présidents des Etats régionaux de l'Ethiopie et des ministres, précise Fana BC. Tout en saluant un pas positif, plusieurs analystes interrogés par l'AFP se sont dits circonspects sur cet accord, qui renvoie à la bonne volonté des parties le règlement de certains contentieux, et en laisse d'autres de côté ou reste vague.
Faire la paix va "être très difficile après la guerre affreuse de ces deux dernières années" dans le nord de l'Ethiopie, a souligné vendredi, devant des journalistes, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. "Faire la paix est plus difficile que faire la guerre", a-t-il rappelé.
Le bilan du conflit, marqué par d'innombrables exactions et qui se déroule largement à huis clos, est inconnu, mais l'International Crisis Group (ICG) et Amnesty international (AI) le décrivent comme "un des plus meurtriers au monde".