Huit étudiants renvoyés par le recteur de l’université du Burundi en raison de leur grève

Dans l'université du Burundi, dans un amphithéâtre du bâtiment droit et des lettres et sciences humaines, à Bujumbura, le 7 mars 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)

Huit étudiants ont été renvoyés par le recteur de l’université du Burundi pour l’année académique 2015- 2016 en cours et l’année académique 2016-2017. Cinq autres étudiants sont emprisonnés, soupçonnés d’avoir voulu créer une rébellion.

La situation est tendue à l’université du Burundi où la grève des étudiants, qui veulent l'abrogation du décret présidentiel instaurant le prêt bourse, continue. Certains étudiants demandent la libération de leurs collègues et leur réintégration à l’université du Burundi.

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Reportage de Christophe Nkurunziza, correspondante à Bujumbura pour VOA Afrique


Juste au portail d’entrée de l’université du Burundi, une affiche intéresse les étudiants. C’est celle des noms de sept étudiants qui viennent d’être renvoyés pour une année académique pour cette année et l’année académique 2016-2017.

À l’intérieur de l’université, samedi dernier, les délégués des étudiants sont en réunion avec le directeur de la sécurité qui refuse aux journalistes présents d’écouter les doléances des uns et des autres.

Un étudiant pointe du doigt la politisation de la question du prêt bourse. Il estime que "la peur s’est emparée de la majorité des étudiants, car la méfiance entre les autorités universitaires et le rectorat est de mise".

Pour un autre étudiant, l’issue demeure "le dialogue" comme le prônent plusieurs chargés de cours du syndicat des professeurs.

Le recteur Gaspard Banyankibone n'a pas souhaité répondre aux questions de VOA Afrique. Il reproche aux étudiants d’avoir écrit directement au président de la République pour le préavis de grève. Il leur reproche aussi d’avoir fait des manœuvres frauduleuses pour extorquer des signatures de leurs collègues.

Le syndicat du personnel enseignant de l’université du Burundi appelle à un dialogue concerté pour un dénouement positif de cette crise qui ne cesse de s’enliser.

Christophe Nkurunziza, correspondant à Bujumbura