Euro-2016 - Dernière semaine, dernier carré, derniers frissons

Cristiano Ronaldo, à gauche, et Joao Moutinho, à droite, encouragent leurs supporters à la fin du match du groupe F de l'Euro 2016 entre leur équipe, le Portugal, et l'Autriche au Parc des Princes à Paris, France, 18 juin 2016. epa/ Abedin TAHERKENAREH

Ronaldo contre Bale, Neuer contre Griezman: les stars et les supporters se préparent à Portugal-pays de Galles et Allemagne-France, demi-finales de l'Euro-2016 riches en pression, charge historique et dramaturgie pour une dernière semaine de compétition passionnante.

Les demi-finales auront lieu mercredi et jeudi à Lyon et Marseille, après deux jours sans match lundi et mardi et avant la finale dimanche. Au programme : une affiche inattendue pour commencer et un classique pour finir.

Allemagne - France, c'est le nouveau chapitre d'une longue histoire sportive et d'une vieille rivalité européenne.

La France contre l'Allemagne, c'est d'abord une image : le Français Patrick Battiston qui sort sur une civière après avoir été violemment percuté par le gardien allemand Harald Schumacher en demi-finale du Mondial-82.

Aujourd'hui, le portier aurait eu un carton rouge. A l'époque, le match s'est poursuivi dans la nuit brûlante de Séville et est entré dans la légende, avec une qualification allemande aux tirs au but (3-3, 5-4 t.a.b.).

La demi-finale à venir se jouera jeudi 7 juillet 2016, 34 ans quasiment jour pour jour après ce fameux jeudi 8 juillet 1982.

"Ce soir-là nous sommes passés par tous les états émotionnels imaginables en deux heures", se souvient pour l'AFP Alain Giresse, membre à l'époque du fameux "carré magique" français avec Platini, Tigana et Genghini.

"Le contexte est différent. Aujourd'hui ça se joue en France", dédramatise Battiston, héros malheureux de cette soirée de légende.

- L'Allemagne diminuée -

Trente-quatre ans plus tard, le décor et les générations ont en effet changé.

Il s'agira bien de retrouvailles mais elles se rapporteront au quart de finale du Mondial-2014 remporté par les Allemands 1 à 0, sur un but de Mats Hummels qui avait pris le meilleur sur Raphael Varane. La Mannschaft avait ensuite décroché le titre, son quatrième mondial, en finale à Rio, face à l'Argentine.

Cette fois, il n'y aura ni Varane, blessé avant le tournoi, ni Hummels, suspendu pour cette demi-finale.

L'Allemagne a d'autres problèmes : Mario Gomez, blessé en quart de finale contre l'Italie, ne jouera plus du tournoi, Sami Khedira est forfait pour jeudi et Bastian Schweinsteiger incertain.

"La France est beaucoup moins prévisible que l'Italie. J'adore ce genre de matchs à élimination directe contre de grosses équipes", a souligné lundi le sélectionneur allemand Joachim Löw, en quête d'un doublé Mondial-Euro.

Pour l'instant, son homologue Didier Deschamps semble bénéficier d'une sacrée part de chance dans le tournoi. Son équipe n'a affronté jusqu'ici que des équipes de second rang, la Roumanie, l'Albanie et la Suisse au premier tour, puis l'Eire en 8es de finale et l'Islande en quarts, balayée 5 à 2 dimanche.

La petite Islande avait ébahi l'Europe du foot en sortant l'Angleterre en 8es (2-1). Malgré l'élimination, ses joueurs reviennent en héros au pays, pour traverser la capitale Reykjavik en bus à impériale en début de soirée, devant une foule énorme.

- Bale ménagé -

L'autre demie, mercredi, est une affiche inattendue... en tout cas à moitié.

D'un côté, le Portugal qui va disputer sa quatrième demi-finale en cinq éditions de l'Euro. De l'autre, le pays de Galles qui participe à son premier championnat d'Europe des nations et n'a jamais fait mieux au niveau international qu'un quart de finale du Mondial en 1958.

Il y aura un match dans le match entre deux mégastars du football mondial et coéquipiers au Real Madrid : Cristiano Ronaldo pour le Portugal et Gareth Bale pour le pays de Galles. Jusqu'à présent, le deuxième a été plus impressionnant que le premier.

"Ce n'est pas seulement entre deux joueurs. C'est entre deux nations en demi-finale, onze hommes contre onze hommes", a objecté le Gallois lundi devant la presse à Dinard, au camp d'entraînement de son équipe.

Tentative d’intox ? Il s'est entraîné à l'écart de ses coéquipiers et a travaillé avec un préparateur physique.

"Je sentais encore quelques courbatures. Ce n'était qu'une séance de récupération en plus pour moi. Aucune inquiétude et je vais continuer normalement", a-t-il expliqué.

Côté portugais, le défenseur central Pepe, déterminant en quarts contre la Pologne (1-1, 5-3 aux tab), ne s'est pas entraîné lundi "par précaution en raison d'une douleur musculaire", a indiqué le chef de presse de la Fédération portugaise, Onofre Costa, au camp de base de Marcoussis, en région parisienne.

Ronaldo, triple Ballon d'Or, qui a tout gagné en club, rêve de porter son équipe nationale jusqu'à un titre majeur. Au passage, il ambitionne de battre le record de buts dans l'histoire de l’Euro : 9 inscrits par Michel Platini en 1984. CR7 en est à 8, mais en quatre éditions.

Avec AFP